PRIX INTERNATIONAL DES DROITS DE L'HOMME LUDOVIC
TRARIEUX 2012
Premio Internacional de Derechos
Humanos Ludovic Trarieux
2012
Internationalen Ludovic-Trarieux-Menschenrechtspreis
2012
Prêmio Internacional de Direitos
Humanos Ludovic Trarieux
2012
Premio Internazionale per i Diritti Umani Ludovic Trarieux 2012
Ludovic Trarieux
Internationale Mensenrechtenprijs 2012
Premiul internaţional privind drepturilor omului Ludovic-Trarieux 2012
Depuis/Since/Desde/Dal/Seit 1984
“L’hommage des avocats à un avocat ”
“The
award given by lawyers to a lawyer”
“El homenaje de abogados
a un abogado ”
“L'omaggio
degli avvocati ad un avvocato”
“Die Hommage von Anwälten zu einem Anwalt”
Le Prix
international des droits de l'Homme
"Ludovic
Trarieux" 2012
attribué à
Muharrem ERBEY
(Turquie)
A
la suite de la délibération du Jury de
27 avocats européens, le 12 mai 2012 à Bordeaux (France) , Muharrem ERBEY , s'est vu attribuer le XVIIème Prix
International des Droits de l’Homme « Ludovic-Trarieux »
2012.
Le prix sera remis à BERLIN par Madame le Ministre de la Justice, le 30 novembre 2012.
The "Free Muharrem Erbey !" Campaign.
Muharrem Erbey,
avocat et vice-président de la plus importante structure turque de défense des
droits de l'homme, İnsan Haklari Derneği – IHD –(la Ligue
Turque des Droits de l’Homme) et
président de sa branche de Diyarbakir, a été arrêté à l’aube du 24 décembre
2009, pour appartenance à une « organisation illégale », bien que la
section qu’il préside soit une association officiellement enregistrée.
Après la dissolution du Parti pour une
Société Démocratique, le 11 décembre 2009, par la Cour Constitutionnelle de
Turquie, 94 Maires, les membres des Conseils Généraux des Régions et les
membres des Conseils Municipaux avaient adhéré, le 23 décembre 2009, au Parti
pour la Paix et la Démocratie (BDP). Moins de 24 heures après leur passage du
parti interdit, le DTP, au BDP, une opération de police a été menée visant ce
parti dans plus de 11 villes. Plus de 80 personnes, dont le co-Président du
Congrès de la Société Démocratique (DTK) ainsi que 9 Maires, ont été
interpelés.
Selon l'IHD, l’opération contre le
nouveau Parti pour la Paix et la Démocratie (BDP) s’est déroulée au mépris de
toute règle de droit : des appartements ont été endommagés, des portes
défoncées et les personnes ont été mises en garde à vue de façon tout à fait
arbitraire. Après l’arrestation de Me Erbey, la
police a perquisitionné tous les bureaux de la section d’IHD à Diyarbakir
– alors que le mandat apporté ne leur permettait, à l’origine, que de
fouiller le bureau de Muharrem Erbey.
Cette attaque au droit d’association des membres de la section de Diyarbakir
s’est accompagnée de la confiscation de la quasi-totalité des dossiers et des
fichiers informatiques de l’association.
Le 18 octobre 2010, a commencé le procès
de Muharrem Erbey et de 151
des plus importants prévenus, dont 3 anciens députés, 25 maires,
maires-adjoints et anciens maires, les 3 vice-présidents du DTP, etc.
Le réquisitoire de 7578 pages établi
par le Procureur de la République de Diyarbakir a été validé le 18 juin 2010
par la 6ème chambre de la Cour d’assises de Diyarbakir. Il requiert des peines
d’emprisonnement allant de 15 ans à la perpétuité, contre 151 personnes, dont
103 sont détenues. Parmi les prévenus, on compte 28 dirigeants du Parti pour
une Société Démocratique (DTP) qui a été interdit, 12 maires, dont Osman Baydemir, maire de Diyarbakir, 2 présidents de Conseils
Généraux et 2 conseillers municipaux.
Le secret opposé aux avocats des trois
défenseurs sur le contenu du dossier qui justifiait leur détention et mise en
accusation, la mise en cause de personnalités et notamment des trois défenseurs
en raison de leurs activités de défense des droits de l’Homme en Turquie, font
craindre des atteintes massives au droit à un procès équitable.
Me Muharrem Erbey a été arrêté à l’aube du 24 décembre 2009, pour
appartenance à une « organisation illégale «, bien que la section qu’il
préside soit une association officiellement enregistrée.
Muharrem Erbey
venait alors de s'exprimer devant les parlements belge, suédois et britannique
sur la situation des Kurdes en Turquie, a pris part au festival du film kurde
en Italie ainsi qu’à une conférence sur la Constitution (Constitution Workshop
– Anayasa Çalıştayı)
organisée par les associations du barreau local et le Congrès de la Société
Démocratique. En juillet 2009, avec l'IHD d’Amed
(Diyarbakir), il avait organisé une conférence de presse, après la publication
du rapport semestriel sur les violations des droits de l’homme dans la région
du Kurdistan depuis le début de 2009. Selon le rapport, les atteintes aux
droits de l’Homme, pour ce premier semestre, se comptaient au nombre de 131 249
et 112 018 personnes ne pouvaient plus bénéficier de la carte verte au motif
qu’elles ont voté pour le DTP lors des élections municipales.
Muharem Erbey est
détenu depuis deux ans et quatre mois à la prison de Type D de Diyarbakir.
Depuis 1984
“L’hommage des avocats à un avocat ”
Créé en 1984,
le « Prix International des Droits de l'Homme – Ludovic-Trarieux
» est décerné à « un avocat sans distinction de nationalité ou de barreau, qui
aura illustré par son œuvre, son activité ou ses souffrances, la défense du
respect des droits de l'Homme, des droits de la défense, la suprématie du
droit, la lutte contre les racismes et l'intolérance sous toutes leurs formes
».
Il est la
plus ancienne et la plus prestigieuse des récompenses réservées à un avocat.
Souvent imité ou contrefait, il demeure la seule récompense européenne des
droits de l'homme dont la dotation financière est consacrée à un avocat. Son
origine remonte au message de Ludovic Trarieux
(1840-1904), fondateur, en 1898, au moment de l'Affaire Dreyfus, de la « Ligue
des Droits de l'Homme et du Citoyen » : « Ce n'était pas seulement d'ailleurs
la cause isolée d'un homme qui était à défendre, c'était, derrière cette cause,
le droit, la justice, l'humanité ».
Un an après
sa création, le Premier Prix a été attribué le 27 mars 1985 à Nelson Mandela
alors emprisonné depuis 23 ans en Afrique du Sud. Il a
été remis officiellement à sa fille, le 27 avril 1985, en présence de quarante
bâtonniers venus d’Europe et d’Afrique. C’était alors le premier prix qui lui
était décerné en France et le premier dans le monde par des confrères avocats.
Cinq ans plus tard, le 11 février 1990, Nelson Mandela était libéré. A partir
de cette date, le prix a été de nouveau attribué.
Depuis 2003,
le prix est devenu l’Hommage désormais annuel des avocats à un avocat du monde.
Il est décerné conjointement par l’Institut des Droits de l’Homme du Barreau de
Bordeaux, l’Institut de Formation en Droits de l’Homme du Barreau de Paris,
l’Institut des Droits de l’Homme du Barreau de Bruxelles, l'Unione
forense per la tutela dei diritti dell'uomo (Rome) la Rechtsanwaltskammer de Berlin, le barreau de Luxembourg
, l'Union Internationale des Avocats
(UIA) et l’Institut des Droits de l’Homme des Avocats Européens (IDHAE). Il est
remis aux lauréats alternativement dans une des villes où chacun des instituts
exerce son activité.