INSTITUT DES DROITS DE L'HOMME DU BARREAU DE BORDEAUX
HUMAN RIGHTS INSTITUTE OF THE BAR OF BORDEAUX

INSTITUT DES DROITS DE L'HOMME DU BARREAU DE BRUXELLES
BRUSSELS BAR HUMAN RIGHTS INSTITUTE

INSTITUT DES DROITS DE L'HOMME DU BARREAU DE PARIS
HUMAN RIGHTS INSTITUTE OF THE BAR OF PARIS

INSTITUT DES DROITS DE L'HOMME DES AVOCATS EUROPEENS
EUROPEAN BAR HUMAN RIGHTS INSTITUTE

UNIONE FORENSE PER LA TUTELA DEI DIRITTI DELL'UOMO
ROMA

 

PRIX LUDOVIC TRARIEUX 2007

 

Prix Ludovic TrarieuxPhoto - Copyright ©

Prix International des droits de l'homme Ludovic-Trarieux 2007

Ludovic-Trarieux International Human Rights Prize 2007

Premio Internacional de Derechos Humanos Ludovic Trarieux 2007

Internationalen Ludovic-Trarieux-Menschenrechtspreis 2007

Prêmio Internacional de Direitos Humanos Ludovic Trarieux 2007

Premio Internazionale per i Diritti Umani Ludovic Trarieux 2007

Ludovic Trarieux Internationale Mensenrechtenprijs 2007

Depuis 1984

“L'Hommage international des avocats à un avocat ”

 

 

Photo - Copyright ©  Guy Goossens - Sénat de Belgique

 

Cérémonie de Remise

du

Prix Ludovic-Trarieux 2007

à

M. René Gómez Manzano

(CUBA)

 

BRUXELLES

Place de la Nation

Vendredi 19 octobre 2007

 

Photo - Copyright ©  Guy Goossens - Sénat de Belgique

 

Le 12ème Prix International des Droits de l'Homme Ludovic Trarieux 2007 a été remis, vendredi 19 octobre 2007, à l’Avocat cubain René Gomez Manzano, afin notamment de récompenser ses actions pour l’instauration d’un Etat de droit à Cuba, par Monsieur le Président du Sénat de Belgique, Armand de Decker, et par Monsieur le Bâtonnier de l’Ordre Français des avocats du Barreau de Bruxelles, Monsieur Robert de Baedemaeker.

 

Monsieur René Gomez Manzano était hélas absent, les autorités cubaines ne lui ayant pas délivré d’autorisation de sortie du territoire lui a été refusée, malgré les demandes formées par le Barreau de Bruxelles et l’Institut des Droits de l’homme des avocats européens, appuyées par la Diplomatie européenne. Ce refus, alors que les autorités françaises et belges avaient délivré un visa à Monsieur Gomez Manzano, traduit les restrictions de libertés dont sont victimes les avocats à Cuba qui luttent pour la promotion des droits de l’homme et l’indépendance de la justice. Monsieur le Président du Sénat Armand de Decker, en ouvrant la cérémonie, a souligné qu’exceptionnellement, l’hémicycle du Sénat était ouvert à d’autres que les parlementaires, pour célébrer des prix Nobels, accueillir des Chefs d’Etat, ou pour des événements exceptionnels tel que le prix Ludovic Trarieux. Monsieur Armand de Decker a rappelé que  le Senat belge a consacré son existence à la défense des valeurs, de liberté de la démocratie et des droits de l’homme. La première Constitution belge, très progressiste et inscrivant ces valeurs, a été conclue dans ce Palais du Sénat. De même, la plupart des textes importants sur les libertés en Belgique ont été adoptés à l’initiative de parlementaires sénateurs. Monsieur Armand de Decker a déclaré qu’il était certain que l’importance de la cérémonie du 19 octobre, le caractère symbolique du lieu de la réunion et la remise du prix Ludovic Trarieux à un avocat auront un impact important pour les droits de l’homme à Cuba. La président du Sénat a espéré que la remise du prix accélérera l’accès du peuple cubain à la liberté.

Monsieur René Gomez Manzano a été présenté par Monsieur le Bâtonnier Bertrand Favreau, Président de l’Institut des droits de l’homme des avocats européens, dans un très beau discours retraçant l’histoire de Cuba, de ses révolutions, de la lutte du peuple cubain pour la liberté, des espoirs et désillusions de la révolution. Le Bâtonnier Bertrand Favreau a illustré la lutte de Monsieur René Gomez Manzano et de certains avocats cubains qui ont décidé, au péril de leur liberté, de s’opposer au parti unique, pour la promotion des droits de l’homme et l’instauration d’une justice indépendante. En 1991, il a notamment publié un manifeste appelant à l’instauration d’un État de droit, de l’indépendance des magistrats et à la démocratisation et la décentralisation de l’organisation judiciaire. Il a demandé en vain l’enregistrement de son groupe d’avocats indépendants le
Corriente Agramontista de Abogados Cubanos.qui n’étaient plus responsable que vis à vis des clients et non du gouvernement cubain, alors que tous les avocats cubains pour exercer doivent obligatoirement être rattachés à des "bufetes colectivos" (collectifs d’avocats) contrôlés par le Ministère de la Justice. Pour toute réponse, le Ministre de la Justice l’a radié du "collectif d’avocats " auquel il était affilié. Il a été arrêté et détenu à plusieurs reprises notamment en 1995 pour avoir été l’un des fondateurs du Concilio Cubano, rassemblement de plus de cent groupes non officiels incluant des association de défense des droits de l’homme, des groupements professionnels indépendants et des partis politiques. Au total entre 1992 et 1996, il aura a passé près de quatre ans et demi en prison pour des infractions politiques.  Il a été de nouveau arrêté en 1999, après qu’un  tribunal l’ait condamné, avec trois de ses collègues, à 4 ans de prison et avec  en outre une interdiction d’exercer la profession d’avocat pendant cinq ans. Après avoir effectué près de trois ans de prison, René Gómez Manzano a finalement été libéré, le 23 mai 2000. Monsieur Bertrand FAVREAU a rappelé que Me Manzano avait été déclaré par Amnesty international prisonnier d’opinion à deux reprises.



 

Photo - Copyright © Guy Goossens - Sénat de Belgique
Pedro FUENTES CID, Juan ESCANDELL RAMIREZ et Luis FERNANDEZ
Photos - Copyright © Guy Goossens - Sénat de Belgique

 

Monsieur le Bâtonnier de l’ordre français des avocats du barreau de Bruxelles, Robert de Baerdemaeker, a remercié Monsieur le Président du Sénat , au nom des instituts des droits de l’homme, d’avoir accepté que la cérémonie du 12ème Prix ait lieu au Sénat. Regrettant à nouveau l’interdiction faite par les autorités cubaines à Monsieur Manzano de venir à Bruxelles, il salué ses trois représentants, anciens avocats à Cuba, et qui ont du quitter Cuba pour vivre en Floride et qui luttent toujours pour la restauration d’un Etat de droit à Cuba : Monsieur Pedro J. Fuentes devenu avocat à Tampa, Monsieur Luis F. Fernandez avocat à Miami, et Monsieur Juan Escandell  Ramirez qui  s’est exprimé avec émotion pour rappeler la lutte des avocats cubains dans la dissidence pour le rétablissement de la démocratie à Cuba. Il a demandé aux autorités  européennes  et à ses confrères euroépens, d’exiger de Cuba la libération des prisonniers politiques.  Monsieur le Bâtonnier  Robert de Baerdemaeker a souligné l’admiration des membres des instituts, et des avocats, pour le courage et l’engagement  de Monsieur Manzano, et il  a exprimé la solidarité des avocats européens.

 

Monsieur René Gomez Manzano avait pu enregistrer un texte (Cliquer sur le lien pour télécharger le discours Audio) qui a été écouté dans l’hémicycle du Sénat, et au cours duquel  il exprimé ses remerciements et sa joie d’avoir été désigné lauréat du 12ème prix international des droits de l’homme Ludovic Trarieux, rappelant que le premier prix avait été décerné à Nelson Mandela . Il a rappelé qu’il y avait plus d’une centaine d’organisations qui travaillaient pour les droits de l’homme à Cuba. Il a considéré le prix comme la reconnaissance du travail de toutes les entités qui défendent les droits de l’homme à Cuba. Il a souligné que son organisation luttait pour l’indépendance du pouvoir judiciaire, la liberté d’exercice des avocats, le rétablissement des barreaux indépendants. Il a précisé que lors des purges de 1954 plus de 100 avocats sur les 800 avaient été  éloignés de la profession par les autorités cubaines, et que les avocats étaient obligés d’accepter la politique du Gouvernement et d’appartenir aux organisations officielles d’avocats qui ne s’étaient jamais préoccupés du sort de avocats indépendants et dissidents. Le gouvernement a systématiquement réprimé les avocats qui n’acceptaient pas le parti unique et la politique du pouvoir. Monsieur Manzano a dédié le prix à tous ceux qui ont et qui souffrent encore pour les droits de l’homme à Cuba. Il a demandé que l’on exprime sa solidarité pour ceux qui sont victimes des privations de liberté arbitraires à Cuba. Ses dernières paroles ont été exprimées en français.                     

                                                                                              Christophe Pettiti
Avocat au Barreau de Paris
Secrétaire général de l'IDHAE

Photo - Copyright ©  Guy Goossens - Sénat de Belgique
Le président su Sénat Armand De DECKER

 

 

 

 

Extraits*** du Discours de M. le bâtonnier FAVREAU,

Président du Jury *

 

Bertrand FAVREAU-Photo - Copyright © Guy Goossens - Sénat de Belgique

[…] Où faut il placer la frontière de l'acceptable et de l'inacceptable ? La haine du grand voisin pourrait-elle toujours tout justifier ? Les torts de l'Empire américain suffiraient-ils à tout expliquer ? Il faut suivre le terrible cheminement de ces hommes, patriotes indomptables mais voués à la défense des autres, qui sont inexorablement voués au rejet, à la stigmatisation, voire parfois à l'exil pour échapper à des arrestations toujours recommencées. Faudra-t-il dire ici le supplice enduré par les Avocats ? Certains, ici présents, en sont le vivant témoignage.

 

René de Jésus Gómez Manzano était au seuil de l'adolescence, lorsque la foule cubaine se projetait au bord de la Grande Route Centrale de Santiago à La Havane en 1959. Il fut un adolescent de la révolution. Il a accompli ses études de droit à Moscou et à La Havane, et pendant de longues années, il a accepté d’être un avocat comme tous les Avocats cubains depuis 1959 : un membre des cabinets collectifs d'Avocats.

 

En 1990, parce qu’il estime que l’essence même de l’Avocat exige qu’il ne soit pas le fonctionnaire d'un état totalitaire, mais qu’il cherche par lui-même les voies d’une indépendance inhérente à l'exercice de la profession, René Gómez Manzano décide de réunir pacifiquement tous les Avocats qui pensent comme lui. Et c’est alors qu’il fonde le « Corriente Agramontista de Abogados Independientes».

 

Agramonte ! Beau nom. Illustre référence qu’Ignacio Agramonte y Loynaz. Son destin a voulu qu’il fût sans doute le moins connu des héros des guerres d'indépendance.

[…]

***

Cliquer pour lire le texte intégral publié dans : Le bien sorti du Mal, Editions Le Bord de l'Eau, 2007

 

 

Photo - Copyright ©  Guy Goossens - Sénat de Belgique
Le président du Sénat de Belgique M. Armand DE DECKER et le bâtonnier de l'Ordre français des avocats au barreau de Bruxelles, Robert DE BAERDEMAEKER, remettent le Prix Ludovic-Trarieux à M. Juan Escandell Ramirez au nom de M. René Gómez Manzano

 

 

MESSAGE DE REMERCIEMENT

DEPUIS CUBA

DE

René Gómez Manzano,

Abogado Independiente

 

"De l'indépendance de l'avocat et du barreau"

 

Photo - Copyright © www.ludovictrarieux
René Gómez Manzano s'est vu refuser toute autorisation de sortir du territoire Cubain. Il s'exprime ici depuis Cuba.
Pour écouter le message : Cliquer ici :
Message audio de René Gómez Manzano Audio. (Windows Media Player — 787 kb — 18:19 Min.)

 

Ilustres dignatarios y personalidades presentes en este acto de premiación,
Integrantes del Jurado Internacional del Premio Ludovic Trarieux,
Distinguidos colegas,
Señoras y señores,
Queridos amigos:

 

Me siento muy honrado de tener la posibilidad de dirigirles estas palabras.

Desde luego, hubiera preferido poder hacerlo personalmente, pero si esta grabación es proyectada en la ceremonia de entrega del premio, ello significará que esa posibilidad me estuvo vedada por el contumaz inmovilismo del régimen totalitario cubano, el cual se ufana de autodefinirse como una dictadura, mantiene las normas constitucionales que consagran el papel dirigente del partido único sobre el conjunto de la sociedad y del Estado y no sólo ha borrado de sus textos supralegales toda alusión al derecho de los nacionales a entrar y salir libremente del Territorio Nacional, sino que se arroga de hecho la facultad de autorizar o no cualquier viaje de sus súbditos al extranjero, lo que implica que se comporta como si los ciudadanos fuesen una especie de esclavos o siervos de la gleba que sólo pueden hacer aquello que su señor les autoriza graciosamente.

Por desgracia, así ha sucedido en mi caso, pues a pesar del apoyo generoso que me prestaron el señor Presidente y los miembros del Jurado, todas esas gestiones han resultado ahora baldías, en razón de la negativa del nuevo equipo gobernante del país, encabezado hace ya algo más de un año por el hermano menor del dirigente histórico de casi medio siglo, a otorgar a tiempo el “permiso de salida” que se requería para que yo pudiese viajar a recibir el premio personalmente.

Por consiguiente, puedo afirmar que mi ausencia de esa ceremonia constituye una prueba más de la triste realidad que vive hoy nuestra Patria, que, pese a los preocupantes acontecimientos acaecidos en los últimos años en la fraterna República de Venezuela, continúa siendo en puridad el único país del Hemisferio Occidental que no disfruta de una democracia representativa y pluralista, en el cual no se respetan los derechos humanos internacionalmente reconocidos y el que —por añadidura— se encuentra sumido en una profundísima crisis.

Señoras y señores: Estas palabras mías no deben ser muy largas, teniendo en cuenta que en este acto de premiación debe hacer uso de la palabra en mi nombre el señor Juan Escandell Ramírez. A él y al colega europeo que deberá acompañarlo los he autorizado para que uno de ambos, indistintamente, acepte en mi nombre el prestigioso premio internacional que me ha sido otorgado, así como para que reciba las constancias de su otorgamiento.

A pesar de esa necesaria brevedad, debo decir que en mi país es notable la labor de los centenares de organizaciones que de un modo u otro luchan en pro del respeto de los derechos humanos, pese a la intensa represión desatada contra ellas por el régimen totalitario, que ha convertido a Cuba —no obstante su población relativamente pequeña— en el país occidental con mayor número de presos de conciencia en el mundo.

Todas esas organizaciones, en algunos casos sin estar conscientes de ello, son seguidoras y continuadoras de la obra inmortal de Ludovic Trarieux, cuya memoria es perpetuada ahora en este galardón que tanto prestigio ha venido adquiriendo desde que hace ya más de dos décadas le fuera otorgado por vez primera al valeroso luchador anti-apartheid Nelson Mandela.

Creo que es justo y necesario decir que este premio que se me ha otorgado constituye también un reconocimiento a la notable labor desplegada por todas esas entidades contestatarias cubanas, a todo lo largo y ancho de nuestro archipiélago.

Quisiera aprovechar esta ocasión para mencionar específicamente a la mayor agrupación de organizaciones independientes de nuestro país, la Asamblea para Promover la Sociedad Civil, que en mayo de 2005 llevó a cabo en nuestra capital el histórico primer congreso de demócratas cubanos. Me siento honrado por haber sido y seguir siendo uno de los tres miembros del Ejecutivo de esa coalición.

También considero un honor haber presidido, desde su fundación y hasta la actualidad, una de las más de tres centenares y medio de organizaciones que integran la mencionada Asamblea: como seguramente ustedes habrán imaginado, me estoy refiriendo a la Corriente Agramontista, una agrupación de abogados independientes de la que forman parte actualmente en suelo cubano una veintena de juristas aproximadamente, a los cuales habría que sumar varias decenas más que se han visto obligados a emigrar por la represión del régimen totalitario.

Nuestra pequeña Corriente, cuyo nombre se deriva del apellido del ilustre abogado, libertador y mártir de la independencia cubana Ignacio Agramonte, caído gloriosamente en combate contra las fuerzas colonialistas en 1873, puede enorgullecerse de ser la única agrupación de juristas que lucha expresamente en nuestro suelo en pro del establecimiento del Estado de Derecho en Cuba, de la independencia del Poder Judicial, del libre ejercicio de la abogacía, de una Fiscalía que ajuste su actividad a criterios técnico-jurídicos y no políticos, y del restablecimiento de los colegios de abogados.

Porque debo decir que en nuestro país, a pesar de que esas instituciones databan de 1840, los colegios de abogados fueron objeto primeramente de una llamada “toma revolucionaria” que permitió echar a un lado a sus directivas democráticamente electas, y después fueron simplemente disueltos.

Tras varios lustros sin contar con alguna institución que los representase siquiera formalmente, los hombres de leyes cubanos tuvieron la posibilidad de ingresar a la Unión Nacional de Juristas, institución que, debido a su carácter declaradamente gobiernista, jamás ha podido contar en sus filas con la totalidad de los letrados del país, y que, aunque es formalmente autónoma, en realidad fue creada por el régimen totalitario a su imagen y semejanza, con el único fin de institucionalizar el supuesto apoyo de la clase togada al sistema castrista.

También existe la Organización Nacional de Bufetes Colectivos (ONBC), que encuadra a todos los que ejercen la abogacía, ya que en la Cuba actual está terminantemente prohibido desde 1974 el libre ejercicio de nuestra libre profesión.

La falta de legitimación de esas dos instituciones para que se las pueda considerar como verdaderas representantes de los juristas cubanos, se pone de manifiesto en un hecho objetivo irrebatible: no se conoce ni un solo caso en que una o la otra hayan levantado su voz para defender a un compañero injustamente perseguido; y conste que no han faltado ocasiones para ello: hasta donde sé, nuestra Patria ha tenido el triste privilegio de ser el único país cuyos hombres de leyes han sido objeto de una operación policial en toda regla, dedicada especialmente a ellos, en cuyo curso fueron arrestados, enjuiciados y sancionados a muchos años de prisión decenas y decenas de juristas de todo el país.

Este ataque masivo en contra de nuestra profesión recibió el sugestivo nombre de Operación Toga Sucia. Esta purga de corte estalinista tuvo otra faceta más: en 1984 fueron formalmente “disueltos” los bufetes colectivos hasta entonces existentes, y en su lugar fue “creada” una institución teóricamente “nueva”, a la cual los abogados en ejercicio se vieron obligados a “solicitar su ingreso”. Mediante esta treta, 110 de los cerca de 800 abogados en activo en aquella época fueron separados del ejercicio profesional.

Como “justificación” de este arbitrario despido masivo se esgrimió el argumento de que los “no admitidos” no llenaban el requisito establecido en el Decreto-Ley No. 81 de que el postulante tuviese “condiciones morales acordes con los principios de nuestra sociedad”. En la práctica, este eufemismo señala la obligación en que se encuentra el abogado cubano de poseer lo que en el argot castrista se denomina “integración revolucionaria”, que no es más que la aceptación expresa de las políticas del gobierno y del partido único, así como la pertenencia a las llamadas “organizaciones de masas”, que también apoyan al régimen que las creó, y en las cuales los ciudadanos son regimentados siguiendo criterios de vínculo laboral, vecindad, sexo, etcétera.

El mencionado Decreto-Ley sigue vigente hasta hoy, lo que ha servido para que los dirigentes de la ONBC nieguen la posibilidad de ejercer la abogacía a aquellos compañeros que no comulgan con el sistema o que simplemente no son de su agrado; además, es frecuente que aquellos que forman parte de esa organización y mantienen una actitud contestataria, sean expulsados de la misma, como en 1995 hicieron con el que les habla sin siquiera incoar el expediente disciplinario que manda la Ley.

Estas limitaciones llamarán más la atención si las contrastamos con el reducido número de juristas en activo. Se da la paradoja de que nuestro país, que es el de mayor cantidad per capita de médicos o deportistas en toda la América Latina, es al propio tiempo el de menor número de abogados. Se trata, indudablemente, de una secuela de aquellos tiempos no tan lejanos en que los personeros del actual régimen enarbolaban alegremente una consigna pasmosa: “¿Abogados para qué?”

Por lo demás, los agramontistas hemos denunciado la falta de independencia del aparato encargado de administrar justicia. Se trata no sólo de una realidad de hecho, sino también de una situación plasmada en las leyes y basada en criterios teóricos con los que no podemos comulgar: el actual régimen cubano rechaza expresamente la tripartición de poderes (que estuvo vigente desde el nacimiento de nuestra República en 1902) y enarbola en su lugar la concepción monista del Estado; de acuerdo con el artículo 121 de la vigente Constitución de la República, “los tribunales constituyen un sistema de órganos estatales, estructurado con independencia funcional de cualquier otro y subordinado jerárquicamente a la Asamblea Nacional del Poder Popular y al Consejo de Estado”. No existen asociaciones profesionales de funcionarios judiciales.

En el plano económico, no es mucho mejor lo que puede decirse del sistema de trabajo profesional implantado por el régimen castrista; baste decir que muchos abogados perciben salarios inferiores a los de trabajadores administrativos, y los mejor pagados reciben emolumentos que, cambiados en las casas autorizadas al efecto, equivalen a unos veinte o treinta dólares al mes. Repito el dato para los que tal vez piensen que he sufrido un lapsus linguae: nuestros colegas mejor pagados perciben menos de un dólar al día.

Toda esta triste realidad, así como la actitud de la Unión Nacional de Juristas y de la Organización Nacional de Bufetes Colectivos (que jamás han expresado una crítica, sino que se han limitado a aplaudir y apoyar las medidas del régimen), constituyen la razón de ser de nuestro movimiento agramontista, el cual ni siquiera está organizado formalmente, ya que la solicitud hecha al amparo de la vigente Ley de Asociaciones hace ya más de quince años para constituir la Unión Agramontista de Cuba no ha sido respondida hasta hoy…

Esto no ha impedido que hayamos efectuado encuentros, realizado estudios jurídicos y redactado varios memoriales en los cuales hemos solicitado a las autoridades del país el restablecimiento del libre ejercicio de la abogacía y la independencia de la Administración de Justicia, una amplia amnistía para los presos políticos y algunos otros, reformas legislativas, etcétera.

También hemos editado nuestro boletín, el último número del cual (el 6) vio la luz a fines del pasado mes de agosto. Desde luego, aquellos de nosotros que en uno u otro momento hemos estado en aptitud legal para ello, hemos continuado defendiendo a nuestros hermanos opositores y activistas de derechos humanos.

También hemos tenido el honor de ser la única agrupación de juristas cubanos radicados en la Isla que ha solicitado el cese de la persecución contra compañeros nuestros víctimas de hostigamiento y represión, en especial de los que han sido arbitrariamente encarcelados. Y debo decir que no alcanzan los dedos de una mano para contar a los juristas miembros de la Corriente Agramontista que hemos estado privados de libertad durante años en uno u otro período.

Permítanme por ello que, como primera petición, les dirija la de que expresen su solidaridad con el colega que en estos momentos más necesita de ella, el abogado agramontista Rolando Jiménez Pozada, quien permanece injustamente encarcelado en la Prisión de El Guayabo, en su natal Isla de la Juventud, desde abril de 2003 y a quien a principios del presente año, tras un juicio amañado en el que no le permitieron defenderse a sí mismo (como lo autorizan las actuales leyes cubanas) y en el cual él ni siquiera estuvo presente, fue sancionado a doce años de privación de libertad. Casi está de más decir que cualquier apoyo que ustedes puedan brindarle a él y a los restantes presos políticos cubanos será motivo de nuestro reconocimiento más sincero.

Distinguidos amigos: Quisiera que me permitieran dedicar este premio a aquellos que más han sufrido y sufren por su activismo pacífico en pro de la democratización de Cuba y del respeto de los derechos humanos de sus ciudadanos: los presos políticos y de conciencia. Son ellos (los que integran el tristemente célebre Grupo de los 75 y todos los demás) quienes deben estar primordialmente en las mentes de nosotros, sus compañeros de lucha pacífica, y me sentiría muy reconfortado si mis palabras sirvieran para reafirmar la actitud solidaria que sé que ustedes han manifestado sistemáticamente y continúan manifestando hacia todos los que en el mundo son víctimas de la persecución y la violación de los derechos humanos.

 

Mesdames et messieurs, à la fin de mon message, je vous prie de me permettre de prononcer quelques mots en français. **

 

Premièrement, je veux le faire afin de rendre hommage en sa belle langue à ce grand citoyen de la France, de l’Europe et du Monde dont le Prix qui vient d’être livré à mon représentant porte le nom illustre. L’œuvre immense faite par Ludovic Trarieux en luttant contre l’injustice et le racisme et en créant avec succès la première organisation de défense des droits humains, cette véritable épopée mérite le souvenir de tous les hommes et les femmes de bonne volonté, maintenant et toujours; donc je remplie un véritable devoir en présentant mes hommages à sa mémoire glorieuse.

Deuxièmement, je veux le faire afin de souligner le grand honneur que le décernement du prestigieux Prix International Ludovic Trarieux constitue pour moi, pour mes collègues de la Corriente Agramontista et pour tous mes compatriotes qui luttent d’une façon pacifique pour le respect des droits humains et pour le triomphe de la démocratie à Cuba.

Troisièmement, je voudrais vous prier encore une fois de ne pas oublier le juriste Rolando Jiménez Pozada et les autres trentaines de prisonniers de conscience cubains, qui souffrent maintenant dans les geôles de mon pays dans des conditions terribles. Mes amis et moi, nous sommes sûrs que vous continuerez de leur accorder votre solidarité et votre appui.*

Merci beaucoup à vous tous!

¡Muchas gracias!

René Gómez Manzano, Abogado Independiente

 

Palabras de Juan ESCANDELL RAMIREZ

 

 

Sr: Presidente del Senado de Bélgica Armand de Decker.

 

Sr: Presidente del Instituto de los Derechos del hombre y el ciudadano Bertrand Favreau.

 

Senores Presidentes de los diferentes Colegios de abogados.

 

Senores magistrados, senoras y senores.

Me apartare brevemente del protocolo de mis breves palabras en este magnifico acto para recordar que hace poco mas de 80 anos, el ilustre penalista espanol Don Luis Jimenez de Asua, sufrio arbitrario confinamiento en las Chafarinas y gracias a la solidaridad del gremio de abogados en todo el mundo fue posible su libertad; entre aquellos abogados que protestaron se encontraban abogados cubanos de la talla de Fernando Ortiz y Emilio Roig de Leuchsenring.

 

Permitanme decirle que ayer, mis colegas y el equipo de Radio y TV Marti, radio que ahora mismo trasmite en directo para Cuba esta ceremonia, estuvimos en el Palacio de Justicia de Belgica, todos coincidimos en considerar, que solo donde se respeta la ley y la justicia pueda tomarse en serio, podia existir un edificio tan majestuoso para tan importante funcion.

 

Personalmente al entrar al recinto percibi la presencia de la Diosa Themis, desterrada de nuestro pequeño pais hace ya casi medio siglo; como asi estan desterrados mas de dos millones de cubanos.

 

Colegas, tengan por seguro que no se equivocaron al elegir al Dr Rene de Jesus Gomez Manzano como ganador del mas prestigioso y antiguo premio, que los abogados europeos otorgan a un abogado por su destacada labor a favor de los Derechos Humanos.

 

Desde Hesiodo hasta Gabriel Garcia Marquez, nuestra profesion ha sido blanco de criticas por la literatura universal. Pero convencido estoy que Aristofanes no habria escrito “Las avispas” si hubiera conocido a Nelson Mandela, Paz Zuniga, Digna Ochoa, Gomez Manzano y otros premiados por el Ludovic Trarieux. Todos ellos hasta la fecha constituyen un ejemplo para los abogados de todo el mundo.

 

Quiero reconocer en esta ceremonia donde los abogados europeos rinden homenaje a otro abogado, la conducta valiente y heroica del Batonnier Braffort quien durante la ocupacion nazi de Belgica se negara a entregar al comando militar aleman  la lista de los abogados judios.Los abogados cubanos no olvidaran al distinguido Batonnier.

 

Distinguidos colegas, este premio no es solo de Rene, es de todos sus colegas que asi lo sentimos y asi tambien lo reconocio el propio Gomez Manzano que lo hizo extensivo a  todos los opositores que dentro de Cuba luchan por el respeto de los Derechos Humanos.

 

Perdonenme en este instante reconocer a mis amigos que me acompanan al Dr Luis.F. Fernández y al exprisionero político por 17 anos el Dr. Pedro fuentes Cid, que abandonaron sus importantes tareas y sufragándose sus gastos están aquí en representación de la abogacía cubana, particularmente en representación del Comité de abogados por la libertad del colega Rolando Jiménez Pozada.

 

Seria imperdonable no aprovechar la ocasión de estar en la capital de la Unión Europea, en la tierra del Rey Caballero, para demandar de los abogados del continente, con espíritu de gremio que se solidaricen con la injusta y arbitraria prisión que padece nuestro colega Rolando Jiménez Pozada, sancionado a 12 anos de privación de libertad en un juicio secreto, sin ninguna garantía y que peculiarmente resulto penado con 4 anos mas de los que solicitaba la fiscalía.

 

Pero desde este lugar sagrado de Bélgica con espíritu de justicia exhortamos a todos los países de la Unión Europea a que exijan al gobierno cubano que liberen a los centenares de presos políticos que se están muriendo en las mazmorras cubanas.

 

Sepan en Europa, que el gobierno interino del señor Rail Castro no se ha movido un solo milímetro de sus posiciones. La ausencia de René a este acto es la prueba irrefutable de la afirmación anterior.

 

Como cubano y español, como súbdito del reino de España al que pertenezco por ostentar la ciudadanía española, le expreso al Rey, que el gobierno actual se equivoca en su política hacia Cuba. Condenamos que en su fiesta nacional los opositores no hayan sido invitados.

 

Sin embargo aquí en Bélgica, hemos sido invitados para premiar por su incansable labor al Dr. René Gómez Manzano.

 

La lista de agradecimiento seria larga, pero resulta necesario reconocer a los colegas que se quedaron en Miami  y que constituyen el comité de abogados por la libertad del colega Rolando Jiménez Pozada  a los cubanos que desde innumerables paginas web apoyaron este evento y especialmente a los miembros del jurado del Ludovic Trarieux 2007, A Bertrand Favreau, Robert de Baerdemaeker, Ives Oschinsky y Thierry  Bontinck.

 

Muchas gracias.

 

 

 

 

* MEMBRES DU JURY 2007 : Bâtonnier Robert De Baerdemaeker, (Bruxelles), Bâtonnier Christian Charrière Bournazel, Bâtonnier désigné (Paris), Bâtonnier Yves Oschinsky, Dauphin , (Bruxelles), Presidente Mario Lana, Unione Forense (Roma), Bâtonnier J.-Pierre Chantecaille, ( La Rochelle), Bâtonnier Bertrand Favreau, IDHAE (Luxembourg), Me Christophe Pettiti, IDHAE (Luxembourg), Me Thierry Bontinck, IDHAE (Luxembourg), Me Marie-France Guet, IDHAE (Luxembourg), Me Zbigniew Cichon, (Cracovie), Me Rusen Ergec, (Bruxelles), Me Frédéric Krenc, (Bruxelles), Me Brigitte Azema Peyret, IDHBB (Bordeaux), Me Raymond Blet, IDHBB (Bordeaux), Me Philippe Froin, IDHBB (Bordeaux), Me Hélène Szuberla, IDHBB (Bordeaux), Michel Puechavy, ,IDHBP (Paris), Me Nicole Dehry, IDHBP (Paris), Me Nathalie Korchia, IDHBP (Paris), Me Annapaola Specchio, (Roma)

 

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** **Señoras y señores, para terminar mi mensaje, les ruego que me permitan pronunciar algunas palabras en francés.

En primer lugar, quiero hacerlo a fin de rendir homenaje en su bello idioma a ese gran ciudadano de Francia, de Europa y del Mundo cuyo nombre ilustre lleva el Premio que acaba de serle entregado a mi representante. La obra inmensa realizada por Ludovic Trarieux al luchar contra la injusticia y el racismo y al crear con éxito la primera organización de defensa de los derechos humanos, esa verdadera epopeya merece el recuerdo de todos los hombres y mujeres de buena voluntad, ahora y siempre; por lo tanto, cumplo un verdadero deber al rendirle homenaje a su gloriosa memoria.

En segundo lugar, deseo hacerlo a fin de subrayar el gran honor que el otorgamiento del prestigioso Premio Internacional Ludovic Trarieux representa para mí, para mis colegas de la Corriente Agramontista y para todos mis compatriotas que luchan pacíficamente en pro del respeto de los derechos humanos y del triunfo de la democracia en Cuba.

En tercer lugar, quisiera pedirles una vez más que no se olviden del jurista Rolando Jiménez Pozada ni de las otras treintenas de prisioneros de conciencia cubanos, que sufren actualmente en las cárceles de mi país en condiciones terribles. Mis amigos y yo estamos seguros que ustedes continuarán brindándoles vuestra solidaridad y vuestro apoyo.

¡Muchas gracias a todos ustedes!