Aktham NAISSE
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photo ludovictrarieux.org |
Le 26 avril 2004, les 21 avocats européens,
membres du Jury du 9ème Prix International des Droits de l’Homme
"LUDOVIC-TRARIEUX » réunis à la Maison du Barreau de Paris, ont décerné le
9ème Prix « Ludovic-Trarieux » à Aktham Naisse, (désigné aussi fréquemment sous les patronymes de Nouaisseh,
Nu’ayse, Naysse, Nu'ayse, Nassie, ou Nu'aysa, suivant que l’on le francise ou
que l’on anglicise), avocat, 53 ans, président des Comités
de Défense des Libertés Démocratiques et des Droits de l'Homme en Syrie(CDF),
et Vice-Président de la Commission Arabe des Droits de l'Homme. Le Jury
du Prix a également demandé aux autorités syriennes sa libération immédiate et
sans condition. Les membres du Jury du Prix Ludovic Trarieux,
après avoir réclamé avec insistance sa libération au président Bashar al-Assad, sa libération, ont ensuite demandé qu’il
il soit autorisé à sortir du territoire syrien en dépit de l’interdiction qui
la frappait, pour recevoir son Prix. Il a ainsi pu recevoir le IXème Prix International des Droits de l’Homme « Ludovic
Trarieux », le 8 octobre 2004, dans la salle des audiences solennelles
de la Cour de cassation au Palais de Justice de Bruxelles. |
Avocat, à Lattaquié, sa ville natale, il se fait
rapidement remarquer pour l’intérêt qu’il portait à la défense des droits
humains, insistant sur la nécessité d’abolir les lois martiales et l’état
d’urgence pour instaurer un état de droit. En 1977 il refuse de plaider devant
la Haute Cour de Sûreté de l’Etat, juridiction aux ordres du gouvernement, et
où aucune garantie d’équité ne pouvait être assurée.
En
Février 1982 ses positions lui valent une première arrestation, il ne cesse en
effet de réclamer l’instauration d’un état laïque, respectant les libertés
fondamentales, et de rejeter la violence qui se déchaîne entre le gouvernement
et les Frères musulmans. Il sera affreusement torturé. Libéré fin 1982, il
restera pendant plus d’un an victime des séquelles d’une hémiplégie droite.
Aussitôt que sa santé le lui permet il reprend son activité d’avocat et de
défenseur des droits humains, mais sous une étroite surveillance policière. Il
a publié une étude sur « Les lois et les régimes d’urgence, et leurs
répercutions sur les libertés fondamentales et les Droits de l’Homme en
Syrie ».(1990).
Arrêté
à nouveau, il a été condamné, en décembre 1991, à 9 ans de prison. Il ne sera
gracié qu’en mai 1998 et libéré le 3 juillet 1998, après plus de six ans de
détention. Depuis cette libération, il a continué à protester ouvertement
contre l’état d’urgence maintenu en Syrie depuis 1963.
Le 8
mars 2004, - date anniversaire de la prise du pouvoir par le parti Baas -
Akhtam Naisse, a pris la tête d’une manifestation pacifique organisée par les
CDF devant le Parlement - première manifestation de ce type en Syrie depuis
quarante ans - pour demander la levée de l’Etat d’urgence, la libération des
prisonniers politiques et la mise en place de réformes démocratiques. La
manifestation fut brutalement dispersée par la police et Akhtam Naisse et
nombre de manifestants arrêtés puis libérés le soir.
Le 13 avril 2004, Akhtam Naisse a été à
nouveau arrêté par les services de la sécurité militaire au et accusé de «
s'être opposé aux objectifs de la révolution », de « diffusion de fausses
informations dans le but d’affaiblir l’Etat » et « d'association à des
organisations internationales »
Cette arrestation est intervenue au moment de
la publication du rapport annuel des CDF dénonçant des violations des droits de
l'Homme en Syrie et à la suite de leurs déclarations dénonçant des exactions
contre les populations kurdes dans le nord du pays, en mars 2004.
Après avoir été détenu
dans un hôpital militaire où sa santé s´est sérieusement détériorée, Akhtam
Naisse a été libéré, le 16 août 2004 sous caution
dans l’attente de sa comparution devant la Mahkamat Amn al Dawla al Aliya (Cour
suprême de sûreté de l'État).
Pour avoir poursuivi sans désemparer son
combat en faveur des droits de l’homme en Syrie, il est passible d'une peine
allant de trois ans de prison à la réclusion à perpétuité.