PRIX
LUDOVIC TRARIEUX 2011
Premio Internacional de Derechos
Humanos Ludovic Trarieux
2011
Internationalen Ludovic-Trarieux-Menschenrechtspreis
2011
Prêmio
Internacional de Direitos Humanos Ludovic Trarieux 2011
Premio
Internazionale per i Diritti
Umani Ludovic Trarieux 2011
Ludovic Trarieux Internationale Mensenrechtenprijs 2011
Depuis/Since/Desde/Dal/Seit 1984
“L’hommage des avocats à un avocat ”
“The award
given by lawyers to a lawyer”
“El homenaje de abogados
a un abogado ”
“L'omaggio degli
avvocati ad un avvocato”
“Die Hommage von Anwälten zu einem Anwalt”
Madame Viviane REDING
vice-présidente de la Commission
européenne en charge de la Justice, des Droits fondamentaux et de la
Citoyenneté
a remis
Le Prix
international des droits de l'Homme"Ludovic Trarieux" 2011,
le 1er décembre 2011 à Bruxelles,
à
Fethi TERBIL Libye)
Fethi TERBIL
prononçant son discours d'acceptation du Prix.
Fethi Terbil, avocat libyen de 41 ans, s'est vu remettre jeudi soir le Prix international des droits de l'homme Ludovic Trarieux. Cette récompense lui a été remise, en mains propres, par Viviane Reding, vice-présidente de la commission européenne, au sein de la prestigieuse salle des audiences solennelles de la Cour de cassation à Bruxelles.
Un jury de 28 avocats européens a choisi l'avocat libyen Fethi Terbil comme lauréat de l'annuel Prix international des droits de l'homme. Celui-ci récompense chaque année un avocat qui a oeuvré pour le respect des droits fondamentaux en justice.
Fethi Terbil a notamment été l'un des avocats des familles des victimes du massacre de la prison d'Abou Selim, près de Tripoli, en 1996. Plus de 1.000 détenus y ont péri sous la répression du régime Khadafi.
"Il n'avait alors que 25 ans. Son frère, son cousin, son beau-frère et cinq de ses amis de l'université y étaient décédés", a rappelé le président de l'Institut des droits de l'homme des avocats européens, Bertrand Favreau.
Le jeune avocat avait réclamé qu'une enquête soit menée et qu'une réparation soit accordée aux familles des victimes. Leader des avocats de ces familles, il avait été arrêté à plusieurs reprises par le gouvernement libyen.
Fethi Terbil a été félicité en tant que héros du printemps arabe, mais aussi pour sa récente nomination comme ministre de la Justice et des Sports du nouveau gouvernement libyen. (belga)
Fethi Terbil, (فتحي تربال), âgé de 41 ans et demeurant à
Benghazi, avocat spécialisé dans les droits de l'homme, incarne la contestation
contre Kadhafi. Il a été arrêté à sept reprises, y compris en tant qu'étudiant.
Fethi Terbil,
l'avocat par qui la révolte anti-Kadhafi est arrivée, a été l'avocat des
familles des victimes de la répression de la mutinerie de la prison d'Abou Slim, près de Tripoli, en 1996 dans laquelle ont péri
quelque 1.200 détenus. Le 28 juin 1996, en fin d'après-midi, des détenus d'Abou
Selim se sont échappés de leurs cellules pour réclamer de meilleures conditions
de détention, un procès équitable et le droit à des visites.Au
cours de la répression qui a suivi, les forces de sécurité ont abattu environ
1200 prisonniers, selon des organisations de droits de l'Homme, dont un des
frères, le cousin et le beau-frère de Fethi Terbil. Pendant des années, les dirigeants libyens ont nié
que ce meurtre de masse ait eu lieu. Les famille
mettront des années avant de connaître les circonstances de leur mort. Elles
voulaient connaître la vérité et le lieu où les corps ont été enterrés. Et
elles se sont associées à un avocat qui était prêt à prendre le risque de les
représenter auprès du régime.
Le 15 février 2011, une vingtaine de membres
des forces de sécurité intérieure (Amn al Dakhili) lourdement armés ont fait violemment irruption à
son domicile à 15h 30 alors qu'il se trouvait en compagnie de son épouse et de
ses enfants. Ils avaient emporté son ordinateur portable et téléphone mobile
ainsi que les téléphones des autres membres de la famille. Ils n'avaient pas
présenté de mandat d'arrêt et avaient refusé d'indiquer les raisons de son
arrestation. Il a été conduit devant le responsable de la sécurité personnelle
de Kadhafi, qui se trouvait à Benghazi. La nouvelle s'est répandue parmi les
familles des victimes qui ont décidé de manifester pour sa libération. Son
arrestation
L'arrestation de Fathi Terbil a donné le signal de l'insurrection à Benghazi.
Apprenant la nouvelle, des proches des victimes d'Abou Selim se sont rassemblés
devant le quartier général de la police, à Benghazi. La manifestation a grossi.
D'après les reportages, les familles des victimes des massacres ont commencé à
protester contre l'incarcération de Terbil, et a
commencé à réclamer la fin du régime. La manifestation, qui comptait jusqu'à
2000 personnes, a duré toute la nuit. La police, tirant avec des balles en
caoutchouc, et des éléments pro-gouvernement ont
violemment dispersé la foule.
Fethi Terbil a été
relâché le 16 février à l'aube, en raison de la forte mobilisation devant le
siège de ces services de sécurité. Mais depuis, l'insurrection qui s'est
déclarée à Benghazi le 17 février, s'est propagée à toute la Libye.
Fethi Terbil, qui a
été arrêté à sept reprises, y compris en tant qu'étudiant, incarne la
contestation contre le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi. «Je veux qu'il soit
traduit en justice, dans un procès équitable».
En tant que défenseur des droits de
l'homme il informe régulièrement les procédures spéciales de l'ONU des
violations des droits de l'homme commises en Libye. Il coopère depuis plusieurs
années avec Alkarama.
Créé en 1984, le « Prix International
des Droits de l'Homme – Ludovic-Trarieux » est
décerné à « un avocat sans distinction de nationalité ou de barreau, qui aura
illustré par son œuvre, son activité ou ses souffrances, la défense du respect
des droits de l'Homme, des droits de la défense, la suprématie du droit, la
lutte contre les racismes et l'intolérance sous toutes leurs formes ».
Il est la plus ancienne et la plus
prestigieuse des récompenses réservées à un avocat puisque son origine remonte au
message de Ludovic Trarieux (1840-1904), fondateur,
en 1898, au moment de l'Affaire Dreyfus, de la « Ligue des Droits de l'Homme et
du Citoyen » : « Ce n'était pas seulement d'ailleurs la cause isolée d'un homme
qui était à défendre, c'était, derrière cette cause, le droit, la justice,
l'humanité ».
Un an après sa création, le Premier
Prix a été attribué le 27 mars 1985 à Nelson Mandela alors emprisonné depuis 23
ans en Afrique du Sud. Il a été remis officiellement à sa fille, le 27 avril
1985, en présence de quarante bâtonniers venus d’Europe et d’Afrique. C’était
alors le premier prix qui lui était décerné en France et le premier dans le
monde par des confrères avocats. Cinq ans plus tard, le 11 février 1990, Nelson
Mandela était libéré. A partir de cette date, le prix a été de nouveau
attribué.
Depuis 2003, le prix est devenu
l’Hommage désormais annuel des avocats à un avocat du monde. Il est décerné
conjointement par l’Institut des Droits de l’Homme du Barreau de Bordeaux,
l’Institut de Formation en Droits de l’Homme du Barreau de Paris, l’Institut
des Droits de l’Homme du Barreau de Bruxelles, l'Unione
forense per la tutela dei diritti dell'uomo (Rome) la Rechtsanwaltskammer de Berlin, le barreau de Luxembourg
, l'Union Internationale des Avocats (UIA)
et l’Institut des Droits de l’Homme des Avocats Européens (IDHAE). Il est remis
aux lauréats alternativement dans une des villes où chacun des instituts exerce
son activité.