Zhou Guoqiang
Prix Ludovic Trarieux 1998
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Avocat, poète et Militant Syndical, ZHOU Guoqiang, né le 20 octobre 1954, véritable "vétéran" du combat pour la démocratie en Chine à l'instar de WEI Jingsheng, fut le sixième avocat dans le monde à se voir décerner ce Prix. Participant du mouvement du "Mur de la démocratie', en 1979, il est l'un des rédacteurs de la 'Charte de la Paix' en 1993 . . |
En 1983, il est employé par la Société d'équipement acoustique BAI HUA de PEKIN. En même temps, il fait ses études de droit et après avoir obtenu sa licence en droit, il devient le conseiller juridique ("legal advisor") de l'Entreprise dans laquelle il travaille.A partir de 1989, il participe à la création de l'Union Autonome des Ouvriers de Pékin (BWAF) pour lutter contre l'embrigadement des travailleurs dans le cadre de l'organisation gouvernementale "All-China Fédération of Trade Unions" (ACFTU).
Lors du printemps de PEKIN, Zhou est à la tête d'une grève d'ouvriers contre la "loi martiale" décidée le 19 mai 1989 au plus fort des événements de la Place Tienanmen.
Arrêté une première fois en juillet 1989, au moment de la grande répression qui a suivi le massacre de la Place Tienanmen sous l'inculpation de : "Propagande révolutionnaire" et d'instigation à la grève", il sera finalement relâché le 10 janvier 1990 après sept mois de détention. Il est à nouveau arrêté, le 10 avril 1993, pendant 4 heures pour avoir été le conseil des chauffeurs de taxis de Pékin qui ont voulu organiser une manifestation dans la légalité pour protester contre leurs conditions de travail.Le ler mai 1993, il est assigné à résidence surveillée. Mais, le 10 octobre 1993, en sa qualité d'avocat de Han Dongfang, leader syndicaliste autonome, il n'hésite pas à porter plainte en octobre 1993 contre le Ministre de la Sécurité Publique. La même année, il est l'un des créateurs de la " Ligue pour la protection des droits des travailleurs ".
Défenseur d'autrui de vocation, Zhou est en même temps poète. Sous le nom de plume AQUGUIANGBA, il a écrit et publié des recueils de poésie en aidant en même temps à la révélation de poètes "underground". Ses dernières poésies parues en 1988 furent interdites après le massacre de la place Tienanmen en 1989.
Arrêté le 3 mars 1994, avec sa femme Wang Hui et deux amis, Wang Jaqi et Yuan Hongbing par le Bureau de la Sécurité Publique de Pékin prétendument pour les nécessités d'une "enquête sur ses activités anti-gouvernementales", il est mis au secret pendant 7 mois. En septembre 1994, il est condamné, sans procès ni jugement, par simple décision administrative à 3 ans de rééducation dans un camp de travail (le maximum de la peine). La peine sera aggravée d'une année supplémentaire en cours d'exécution. Il exerce toutes les voies de recours mais aucune juridiction ne statua, son appel étant seulement soumis à l'examen de l'administration du camp de rééducation qui le rejeta.
Zhou a été libéré le mardi 20 janvier 1998 après près de 4 ans passés en camps de rééducation par le travail. Bien que libre, il est toujours en butte à la surveillance et aux persécutions illégales de la part du gouvernement chinois.
Après Nelson MANDELA et Najib HOSNI, ZHOU Guoqiang fut le troisième lauréat à ne pouvoir venir recevoir son Prix en France comme le prévoit le règlement du Prix. En raison des risques pour sa famille et pour lui-même, et notamment d'être contraint à un exil forcé comme beaucoup d'autres dissidents, faute de pouvoir rentrer sur le territoire chinois s'il le quittait pour venir recevoir son Prix à Bordeaux, ZHOU Guoqiang a été contraint de donner mandat à M. LIU Qing, président d'HUMAN RIGHTS in CHINA, de venir recevoir le Prix à sa place.
Le prix lui a été remis le Vendredi 2 octobre 1998. Sa candidature au Prix avait été présentée par "Human Rights in China" (New York), "China Labour Bulletin" (Hong Kong) et Amnesty International..
Archives : La Cérémonie de Remise du Prix 1998
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Vème Prix Ludovic-Trarieux
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"CEREMONIE DE REMISE DU PRIX" |