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INSTITUT DES DROITS DE L'HOMME DES AVOCATS EUROPEENS |
INSTITUT DES DROITS DE L'HOMME DU BARREAU DE BORDEAUX |
INSTITUT DE FORMATION EN DROITS DE L'HOMME DU BARREAU DE PARIS |
INSTITUT DES DROITS DE L'HOMME DU BARREAU DE BRUXELLES |
Premio
Internacional de Derechos Humanos Ludovic Trarieux 2006
Internationalen Ludovic-Trarieux-Menschenrechtspreis 2006
Prêmio
Internacional de Direitos Humanos Ludovic Trarieux 2006
Premio
Internazionale per i Diritti Umani Ludovic Trarieux 2006
Ludovic Trarieux
Internationale Mensenrechtenprijs 2006
"L'hommage des avocats à un avocat"
A été remis à Parvez IMROZ
par M. Dean Spielmann, juge à la Cour Européenne des Droits de
l'Homme de Strasbourg
Ecole Nationale de la
Magistrature – 13 octobre 2006 : M. Dean
Spielmann, juge à la Cour Européenne
des Droits de l'Homme de Strasbourg remet le Prix "Ludovic-Trarieux" 2006
à la femme de Parvez Imroz venue spécialement du Cachemire pour accepter la
récompense au nom de son mari empêché de sortir du territoire par les autorités
indiennes (Photo Jean-René Tancrède- ADS).
Vingt-deux années d'existence. Onzième édition.
Quatorzième lauréat…
Vingt-deux années
d'existence. Onzième édition. Quatorzième lauréat…Le prix international des
Droits de l'Homme Ludovic Trarieux fondé en 1984 par le Bâtonnier Favreau a été
remis à Bordeaux, dans le grand amphithéâtre de l'Ecole Nationale de la
Magistrature, le vendredi 13 octobre dernier.
Une cérémonie sobre et émouvante, sans doute
réservée à une élite d'invités, mais venus de toute l'Europe.
Monsieur Parvez Imroz, le quatorzième lauréat,
n'ayant pas été autorisé à quitter le territoire indien par les autorités,
c'est sa femme, Rukhsana, et son neveu,
Monsieur Khurram Parvez, qui sont venus accepter le prix en son nom.
C'est en leur présence
silencieuse et émue, qu'ont été adressés par delà les frontières, les hommages
au lauréat absent par les présidents des Instituts qui décernent chaque année le Prix :
l’Institut des Droits de l’Homme du Barreau de Bordeaux et l’Institut de
Formation en Droits de l’Homme du
Barreau de Paris conjointement avec l’Institut des Droits de l’Homme des Avocats
Européens, dont sont membres statutaires de grands barreaux européens au nombre
desquels l’Ordre français des Avocats du barreau de Bruxelles et le Conseil
National des barreaux de Pologne, la Rechtsanwaltskammer de Berlin et l'Unione
Forense per la Tutela dei Diritti
dell'Uomo (Rome).
Hommage à celui qui "combat en première
ligne" pour le Président Mario Lana, Président de l'Institut National des Droits
de l'Homme du Barreau Italien de Rome qui a tenu à s'incliner devant le courage
du lauréat.
Hommage du Barreau de Bruxelles à un " héros
" pour le Bâtonnier Robert de Baerdemaeker venu spécialement de Bruxelles pour
s'associer au nom du grand barreau francophone à cette célébration.
Hommage aussi à celui qui "combat en
solitaire au péril de sa sécurité" pour le Président du Conseil National
des Barreaux de Pologne, Monsieur Wojtiek
Hermelinski.
En ouvrant la séance, le Bâtonnier Manuel Ducasse du
Barreau de Bordeaux avait brièvement rappelé l'histoire de ce prix, rendu
hommage à son fondateur, et tenu à rappeler que le Barreau de Bordeaux l'avait
toujours soutenu dans cette entreprise, tandis que Christophe Pettiti, parlant au nom de l’Institut de Formation en
Droits de l’Homme du Barreau de Paris avait rappelé que son père,
le Bâtonnier Louis Edmond Pettiti, membre du Jury du premier Prix en 1985,
avait lui-même remis ce Prix dans la même salle en octobre 1998 peu de temps
avec sa disparition.
C'est enfin le Juge Dean Spielmann, juge
luxembourgeois à la Cour Européenne des Droits de l'Homme de Strasbourg,
lui-même avocat avant que d'être juge, qui après quelques paroles brèves et
émouvantes prononcées en anglais, a remis le prix à Madame Imroz.
Le samedi précédent la cérémonie, Parvez Imroz
avait enregistré dans sa demeure de Srinagar au Cachemire une déclaration de
remerciements à l'intention des membres du jury du prix qui a été projetée dans
un silence religieux avant d'être applaudi debout par toute l'assistance.
Nous reproduisons ci-après, l'hommage à l'absent,
prononcé par le Bâtonnier Bertrand Favreau juste avant la remise du prix par Monsieur
le Juge Dean Spielmann.
Extraits du Discours prononcé
par le Bâtonnier Bertrand Favreau
[…] Si je
ne m'adresse pas directement à vous, Madame, en ces instants, c'est que je veux
consacrer cet hommage à l'absent;
Car, s'il y
avait un doute sur le respect des droits de l'homme en Inde, le voici donc bien
levé.
S'il
fallait une preuve à ce que nous redoutions, désormais nous la possédons.
Il n'est
pas là. Il n'est pas venu parce qu'il ne l'a pas pu. Parvez Imroz est absent.
Il a été empêché. C'est une insoutenable absence qui nous réunit ici.
Pourtant il
n'est pas détenu. Il n'est sous le coup d'aucune procédure judiciaire, il ne fait
pas l'objet de poursuites pouvant justifier une interdiction de se déplacer. Il
n'est pas davantage empêché par l'effet d'une loi interne dont nous pourrions
alors, ici, contester la force au regard de la loi internationale ou du droit
naturel et dont nous pourrions demander l'abrogation au nom de la conscience
universelle.
Parvez
Imroz ne viendra pas. Il n'a pas été autorisé à quitter le Cachemire. Il n'est
pas là parce que tel est le bon vouloir d'autorités dont je n'ai pas à
rechercher l'identité exacte. Ce passeport qu'il a demandé avec insistance aux
autorités indiennes pour venir accepter ce prix ici en France ne lui a même pas
été refusé. Parvez Imroz a été méprisé, nié dans son être. Poussant loin l'art
du cynisme face au droit de l'homme, l'Inde, c'est à dire "la plus grande
démocratie du monde", a choisi de refuser le simple droit de paraître à
celui qui a voué sa vie à la défense des disparus.
Rien n'y a
fait. Ni des appels presque continuels depuis deux mois, ni les lettres
d'Amnesty, de l'Organisation Mondiale contre la torture ou de la FIDH, ni la
lettre au premier ministre de l'Inde du Président du Conseil National des
Barreaux de France, portée personnellement un vendredi après midi de septembre,
à l'Ambassadeur à Paris, ni les manifestations organisées devant les
ambassades. Y avait-il d'ailleurs quelque chose à faire ? On peut encore lutter
contre l'apparence du droit, le simulacre du droit. On ne le peut contre le non
droit. Et son absence rend plus présente encore les ombres menaçantes contre
lesquelles il doit lutter tous les jours, là bas, à Srinagar, au Cachemire, où
l'Etat de droit n'existe pas.
Tout le
monde s'accorde à le penser, cependant : la terre du Cachemire est bien un
paradis. Une vallée de rêve enserrée par des montagnes….On la surnomme la
"Suisse de l'Asie". C'est pour goûter au charme et à la fraîcheur du
lieu, entre Jelhum et Chenab, deux affluents nourriciers du mythique Indus,
dit-on, qu'Akbar, le premier, y est venu à dos d'éléphant, au XVIe siècle, pour
y établir l'empire moghol1. Sans doute, ce fut alors l'instant
unique d'Akbar - le grand – musulman
qui voulût rassembler tous les hommes en une "foi nouvelle". Autour
de lui, dans sa cour de Dehli, il avait réuni
des juifs, des chrétiens, des parsis, des nestoriens, des bouddhistes afin de donner le jour à la Dîn-i-Ilâhî, la "religion de
la lumière", unifiant le Coran, la
Bible et les textes hindous On raconte qu'il envoyât même chercher des jésuites
à Goa. Certes, comme l'espérance du poète Kabir, un siècle plus tôt, le rêve éclairé
d'une foi unique ne dura pas mais jamais la vallée ne fut baignée davantage par
l'éclatante clarté de la tolérance.
Le premier
voyageur français a l'avoir visité, François Bernier, en 1665, affirmait :
"Le royaume dépasse en beauté tout ce que j'avais anticipé". Et de
Srinagar, n'avait-t-on pas dit que c'était la " Venise de l'Asie"? Aujourd'hui
Srinagar est encore la capitale d'été du Jammu-et- Cachemire enserrée dans son
décor gigantesque de sommets dont aucun n'a moins de quatre mille mètres,
dominés par le toit du monde himalayen que l'on peut apercevoir en ligne de
fond. Mais le Cachemire n'est plus désormais que la vallée de l'épouvante,
écartelé entre l'Inde, le Pakistan, mais aussi la Chine, avec des frontières
qui ne sont acceptées par personne. Un conflit sanglant déchire le paradis
terrestre. Srinagar, l'assiégée, est constellée de bunkers en sacs de sable on
point que ses habitants l'appelle par dérision amère " Sandbag City
".
Enfant de
la première vague de décolonisation, cette terre du bonheur, il est vrai, n’a
connu aucun répit. Avant la partition de l’Inde en 1947, son histoire est une
scansion de guerres et d'occupations. Il devait connaître pire. Après le règne
des Moghols du XVIe au XVIIIe siècle et l'occupation britannique, le Cachemire
fut littéralement vendu en 1846 pour la somme de 7,5 millions de roupies par
les autorités coloniales à un chef de guerre hindou, Gulab Singh, qui a soumis
le territoire et sa population, majoritairement musulmane, ainsi livrée, à un
joug particulièrement brutal.
Et puis, il y eut 1947 et le temps de la partition. Les Cachemiris, eux,
étaient alors les seuls, ou presque, en Inde à avoir démontré une harmonie
civique et religieuse exemplaire pour avoir su préserver les minorités
religieuses, au plus fort de l'époque où les hindous et les musulmans avaient
choisis de se massacrer les uns les autres. Dans la vallée, les 90 % et plus de
musulmans vivent en bonne intelligence avec les bouddhistes. C'est en citant
cet exemple venu de la "couronne de l'Inde" que Gandhi disait alors, songeant
sans doute à la lumière d'Akbar : " Je vois une lueur d'espérance venir
du Cachemire ! ".
Pourtant, parce qu'ils sont musulmans, les Cachemiris ne sont pas
responsables de la partition de l'Inde mais sans doute sont-ils vécus ailleurs
comme tels en raison de leur identité de religion ? Aujourd'hui les civils
maltraités en sont venus à croire qu'ils étaient punis pour n'avoir pas
condamné la théorie de la division en deux nations au temps de la partition.
Pour n'avoir pas su choisir la logique de la division et de l'affrontement
entre les hommes en 1947? Sauraient-ils en être tenus pour responsables ?
En ce temps
là, bien que brutal dans ses méthodes, le maharajah du Cachemire, Hari Singh,
l'était moins dans ses décisions. Peut être est- ce lui - aboulie ou calcul
politique ? - qui a précipité le grand désastre. Comme dans tous les États
princiers, le maître du Cachemire avait à choisir entre l’appartenance à
l’Union indienne ou le rattachement au Pakistan musulman, mais il ne prit pas
position. Loin de préserver son pouvoir, son irrésolution fit de son pays un
champ de bataille pour plus de la moitié d'un siècle et le début – du moins
l'espère-t-on - du suivant. Elle engendra successivement, soulèvement, appel au
secours de l'armée indienne puis inévitablement et reconventionnellement de
celle du Pakistan. Incursions, dévastations, occupations. Ici, les deux pays
allaient – on le sait - livrer trois guerres meurtrières pour une terre qui
appartient à d'autres, en 1947-48, en 1965 et en 1971. Une guerre qui
aujourd'hui encore refuse de dire son nom et qui n'en finit pas.
Comme si la
curée était proche, en 1962, c'est la Chine qui vient, à son tour, exiger son
tribut de terres et d'hommes, occupant la partie du Ladakh qui prolonge le
plateau tibétain. En nous en sommes là, à cette heure, trois puissances
devenues nucléaires – puisqu'elles font partie des huit puissances atomiques du
monde - se disputent ce paradis terrestre, là-bas, pour le contrôle de la
région, au pied des plus hauts sommets de la planète.
Certes,
dira-ton, depuis 1972, les affrontements directs n'ont-ils pas cessés ? L'Inde
et le Pakistan ne se sont-elles pas entendues sur une ligne de cessez-le-feu au
Cachemire? Mais pour les civils, les Cachemiris, eux, qu'est ce que cela
signifie cette ligne que l'on appelle " de contrôle" ? Cela dit, cela
crie qu'en un quart de siècle, depuis 1947, rien n'a bougé puisque son tracé
correspond presque exactement à la ligne de cessez-le-feu établie à la fin du
premier conflit indo-pakistanais de 1947. Et cette ligne de démarcation issue
de la première moitié d'un siècle, le XXème – qui érigea plus de murs que de
ponts entre les hommes, existe toujours aujourd'hui. Or, de cette ligne de la
honte – contrairement à d'autres - l'opinion mondiale ne parle pas ou a peu
parlé.
Pourtant,
elle s'étire sur 700 km à travers forêts, montagnes et glaciers, coupant
parfois en deux certains villages. Elle divise le Cachemire — entre le prétendu
"Cachemire libre" sous occupation pakistanaise et l'État indien de
Jammu-et-Cachemire, sous contrôle indien. Elle est et demeure une ligne de
front entre les armées indiennes et pakistanaises, dont les postes s'observent
parfois à quelques dizaines de mètres les uns des autres. Des familles entières
brisées ne peuvent la franchir, sinon depuis 2005, en encore exclusivement avec
le fameux bus "trans- Cachemire". Un an d'attente pour un premier
ticket. Un départ tous les quinze jours.
Depuis tout ce temps, ce ne sont que bruits de bottes au cœur même
Srinagar, refus des droits civils aux habitants du Cachemire et remise en
question chaque jour davantage de l'autonomie octroyée en 1952. Ne comprend-on
pas mieux alors qu'en 1989, des milliers de Cachemiris aient choisi de
descendre dans les rues, pour y crier : "Assez ! Assez !" Un "Assez !" qui se scandait en
Cachemiri, "Azadi", ce mot qui signifie :"Liberté !".
Depuis la nuit est retombé sur eux.
La mort
rôde. Un quatrième conflit, qui aurait été de nature nucléaire cette fois-ci, a
été évité de justesse en 1998. Selon le Pentagone, une guerre nucléaire entre
l'Inde et le Pakistan ferait, dans sa première phase, au moins 12 millions de
morts et plus de 7 millions de blessés dans la région.
Là,
pourtant, vivent des femmes et des hommes. Des femmes et des hommes : Vous,
Madame, Vous Monsieur. Au Cachemire, vit Parvez Imroz.
Là, pourtant, les habitants aspirent à la quiétude derrière leurs volets
sculptés dans le bois de santal, qui embaume leurs nuits, sous le paisible
ombrage des érables séculaires des jardins moghols, ou au milieu des fleurs de
lotus qui tapissent les eaux du Lac Dal, qui servent de miroir aux sommets
inaccessibles qui viennent se refléter dans ses eaux.
Pour eux, tout est plus difficile et périlleux qu'ailleurs. Un habitant
du Cachemire doit en permanence prouver, et chaque jour davantage, son
attachement au gouvernement central de l'Inde s'il ne veut pas être inquiété ou
interpellé à quelque titre que ce soit.
Dégoûtés des maîtres indiens, qui professent à une opinion mondiale si
complaisante à les croire, qu'officiellement tout va bien, la majorité des citoyens
ne veut pas davantage des extrémistes pakistanais, contraires à sa tradition de
tolérance venue du soufisme,
On renvoie dos à dos l'Inde et le Pakistan, dont l'islamisme rigoureux
est contraire à leur raison d'être. On est las du terrorisme permanent des
extrémistes souvent venus d'ailleurs.
Car de part
et d'autre de la "ligne", les violences ne sont le monopole de
personne. Et ainsi qu'un récent rapport de l'ONU – il est de 2006 - le prouve
il n'y a pas davantage de respect des droits de l'homme dans le Cachemire
occupé par le Pakistan, - le prétendu "Cachemire libre" – où la
population est harcelée et privée des droits le plus élémentaires proclamés par
la Charte universelle des droits de l'homme et les instruments internationaux.
Où les
politiques répressives menées par les services secrets du Pakistan ne sont
supervisées par aucune juridiction, ouvrant la voie à tous les abus,
Où les
militants pour l'indépendance de ces régions sont régulièrement harcelés,
intimidés et torturés par les services secrets pakistanais et par les groupes
islamistes qui promeuvent en toute impunité l'extrémisme et la haine.
Oui, bien
sûr, j'entends ici, l'écho d'un discours différend. Ce discours distancié que
nous connaissons bien Que l'on ne dise pas que cela est lointain, inextricable,
et que la liberté des autres ne nous concerne pas. Cela peut sembler, il est
vrai, loin de nous. Il y a, ailleurs, d'autres misères, tout aussi prégnantes.
Et vu de loin la misère quotidienne des autres est tellement supportable. D'ailleurs
un vieux proverbe du Cachemire ne dit il pas lui-même :"Vu de loin, même le poivre noir devient suave, à portée de main,
le sucre devient amer".
Faudrait-il décidément donner raison à Paul de Saint Victor qui croyait
"qu'entre l'esprit européen et celui de l'Inde, se dressent cent
millions de dieux monstrueux" ? Serions-nous insensibles à ce point
?" S'ils ont jamais existé, en cet instant oublions ces dieux là.
Face à
l'indifférence des plus égoïstes qui, abusant de notre faiblesse voudraient nous
persuader que cela ne nous concerne pas. Que nous ne pourrions pas panser
toutes les plaies du monde. …Rappelons au contraire l'apologue du
"prisonnier" de Rabindranath Tagore – lui qui fut le premier écrivain
d'Asie à recevoir le prix Nobel de littérature qui, certes était né dans le
Bengale occidental, mais qui lui aussi avait connu les affres d'une partition
dès 1906, parce qu'il exprime tout à la fois la poésie et la philosophie comme
l'immense fraternité du sous continent indien et au-delà la sagesse
universelle.
Oui, ce prisonnier du Gitanjali, - que nous nous ne connaissons, nous
Français, que dans la traduction d'André Gide, sous le titre de l'Offrande Lyrique - qui sans le savoir,
avait lui-même patiemment et obstinément forgé ce qui devait constituer ses
propres liens :
Ce prisonnier qui, lorsque le sage lui demande : "Prisonnier, dis moi qui t'a enchaîné ?" répond, les yeux
enfin dessillés :
" Ce fût moi qui
forgeai cette chaîne avec tout mon soin. Je pensais que mon pouvoir invincible
maintiendrait tout le monde captif, en me laissant dans une imperturbable
liberté " Lorsque le travail fut achevé et qu'il ne manqua plus un anneau
dans la chaîne imbrisable, c'est finalement moi qui me trouvais saisi. "
Il y a
pourtant encore des odeurs de paradis à Srinagar. De son bureau sur les quais
de la vieille ville, depuis son balcon de bois aux vantaux sculptés, Parvez
Imroz aurait pu n'avoir à contempler que la rivière Jelhum, l' Hydaspe
d'Alexandre le Grand, à l'orée du pont Amera Kadar, et au loin, le sommet le
plus haut que l'on puisse voir du Cachemire, le Nanga Parbat qui veille du haut
de ses 7980 m.
Mais depuis
ce bureau, Parvez Imroz ne voit plus que les deux enfers qui s'étalent
désormais sous ses yeux : à deux pas, comme pour le narguer, les bunkers de
l'armée indienne avec ses sacs de sable, ses soldats camouflés derrière les
filets anti grenades, leurs patrouilles incessantes qui viennent rappeler à
tout instant que la ville est en état de siège et peut être encore plus près,
indécelables, les caches des indépendantistes armés, tapis dans l'ombre et
prêts, eux aussi, à mener leurs entreprises de terreur et de mort au milieu des
échoppes aux odeurs de safran. Mais comme le dit un proverbe ancien du
Cachemire : "un âne ne connaît pas la valeur du safran" !
Entre les deux, Parvez a refusé de choisir et ne choisira pas. Il est
demeuré d'une parfaite neutralité. Les affrontements des Etats meurtriers ne
l'intéressent guère. Les habitants sont pris en otages. Et ce sont les civils qui
disparaissent et qui meurent. C'est le sort des êtres massacrés qui l'inquiète.
Combien, on
ne sait exactement ? Inlassablement depuis plus d'une décennie, Parvez Imroz en
a tenu la tragique comptabilité. De 35 000 à 50 000 morts, peut être 80 000 depuis
le début de l'insurrection, lancée par les indépendantistes en 1989, et 8 à 10
000 disparus, des exactions en tout genre.
Parvez
Imroz est un infatigable comptable des exactions de tous bords. Quand il ne
plaide pas à la cour de Srinagar, il enregistre toutes sortes de plaintes, les
enlèvements, les disparitions, les viols, les intimidations, les séjours
arbitraires dans la prison centrale.. Au gré des ans, la liste de Parvez s'est
allongée chaque jour.
Lui,
l'absent, a décidé de créer, en 1994, une association pour rechercher et
rassembler les parents de personnes disparues et mener que la vérité soit
connue et que les responsables soient traduits en justice. Oui des
"personnes disparues", au risque d'être pléonastique. "Personne",
ce mot qui, – mystère ou cruauté de la langue française - veut en même temps
dire "Quelqu’un" et… "Pas quelqu’un". Y a-t-il une
meilleure manière de dire que l'on lutte pour ceux à qui l'on refuse une
humaine condition ? Qu'il s'agit d'un combat sur une terre où l'homme est
absent ? Personne. La disparition, une insupportable absence, un deuil
impossible.
Pour les
autorités, les défenseurs des Droits de l’Homme ne peuvent être qu'une branche
de l’opposition armée et ils deviennent eux-mêmes des cibles potentielles. Pour
ce combat Parvez Imroz, lui le "soldat du droit" au cœur de la
bataille, a du accepter de courir le
risque de sa propre suppression physique. Par deux fois il y a échappé. En 1995
alors qu'il est le secrétaire de la section de Srinagar de l'Union de Peuple pour
les libertés civiques, des inconnus supposés membres d’un groupe d’opposition
armée tentent de l’abattre. Percé de balles dans le haut du dos et du poumon
gauche, il devra être transféré à un hôpital à Delhi. En 2005, le 30 avril, il
se déroba au dernier moment à un messager nocturne de la mort qui lui était
envoyé.
Son
entourage, des confrères proches, furent moins heureux. En 1992, un de ses
collaborateurs est tué par des inconnus. Le 8 mars 1996, Parvez Imroz prenait
le thé avec un autre avocat près la Cour grand spécialistes des droits humains,
Jalil Andrabi. Quelques heures plus tard, Andrabi était enlevé par une unité
des forces paramilitaires indiennes. Lui &aussi, il a disparu. Dix-neuf
jours plus tard, le cadavre de Jalil Andrabi, notre confrère, a été retrouvée
flottant les eaux du Jelhum, qui coule aux pieds du cabinet de Parvez Imroz. La
Haute Cour de Jammu-et-Cachemire a bien identifié le responsable de la mort de
l’avocat, en la personne d'un commandant de l’armée en poste au Camp Rawalpora,
mais il n'y a eu aucune poursuite : les représentants des autorités militaires
ont opposé que le homme ne servait plus dans l’armée mais aussi qu'il ne
s’était pas rendu coupable de cette infraction dans l’exercice de ses
fonctions. Deux prétextes pour un même déni.
Et
aujourd'hui c'est l'anéantissement par le confinement que l'on voudrait imposer
à Parvez Imroz. Parvez Imroz est un juste, Et c'est pourquoi on le persécute.
Au
Cachemire, il existe un vieux proverbe qui, librement traduit, dit ceci:
"Aussi longtemps qu'il y aura des forêts, il y aura à manger."
En cet
instant, il est prés de dix heures à Srinagar. C'est l'heure à laquelle Parvez
Imroz s'apprête à quitter son cabinet après une journée de travail sur les
rives du fleuve Jelhum, où il y a quelques deux mille trois cents ans et plus,
Alexandre après avoir franchi l'Indus, vainquit le roi indien Poros et sa
cavalerie de 200 éléphants. Il va refermer ses volets sculptés en bois de
santal. Et il pense à nous qui parlons de lui.
Il a tout
au long du jour étudié et préparé ses recours pour ces personnes que l'on ne
reverra jamais. Il sait bien que chacun d'entre eux ou presque est à l'échec
voué puisque l'impunité est au Cachemire assurée.
Peut être
médite-t-il, ce soir, sur la vanité des entreprises humaines, notamment celles
de l'avocat, toujours recommencées ? Ou se remémore t'il Rabindranath Tagore,
encore lui, non plus celui de l'Offrande lyrique, mais celui de la Corbeille de
fruits :
" Tu m'as placé
parmi les vaincus.
Je sais qu'il ne m'appartient
ni de vaincre, ni de sortir de la lutte.
Je plongerai dans
l'abîme quitte à en toucher le fond.
Je jouerai le jeu de ma
défaite.
Je jouerai tout ce que
je possède et quand j'aurai tout perdu, je jouerai jusqu'à mon être même et peut-être
alors aurai-je tout reconquis, à travers mon total dépouillement.
Mais,
ailleurs, c'est Tagore, qui dit encore :
"Qu'elle absence contemple tu ? Ne sens tu pas
un frémissement traverser l'air, avec le chant lointain qui monte …" Comme un rai de lumière venu des siècles passés, des vers de Kabir au
rêve d'Akbar…
Absence
: Se dit d'une personne ou d'une chose qui ne se trouve pas où l'on
voudrait qu'elle soit.
Nous ne
contemplons aucune absence. Un frémissement nous transperce. Un chant lointain
se rapproche : Parvez Imroz est vainqueur. Et nul ne pourra jamais l'empêcher
d'être et de paraître, ici ou ailleurs. Paul de Saint Victor avait, cette fois
ci, bien raison : « Le monde n’est pas
assez large pour contenir la mémoire d’un héros ".
Le
gouvernement indien a décidément doublement échoué dans son entreprise :
Parvez va recevoir
son prix.
Et, Mes
Chers Amis,
Parvez
Imroz est bien présent ce soir parmi nous.
Bertrand
FAVREAU
Bordeaux ENM
13 octobre 2006
Discours
de Mr Parvez IMROZ *
*(Retranscription de
l'enregistrement vidéo
Projeté dans le grand
Amphithéâtre de l'ENM
A Bordeaux)
Mr. President, Ladies and Gentleman :
I am deeply honored to be conferred the
Ludovic-Trarieux International Human Rights 2006 award and would like to thank
the Human Rights Institute of the Bar of Bordeaux as well as other Institutions
taking part in the Ludovic Trarieux Prize.
I also salute the courage shown by the other nominees from
different countries who have proved a very great courage - showing grace under
pressure – and who are doing their best to defend the rights of their people.
In 1998, I traveled to the beautiful city of
Paris to attend the fiftieth anniversary of the Universal Declaration of Human
Rights at the Palais de Chaillot.
Though I was eager to come again this year and
participate in the prize ceremony, I was not allowed to come.
I could not obtain the travel documents for which
I applied twenty months ago, nor have I been formally informed of the reasons.
Though their campaign proved to be unsuccessful, I am very
grateful to the organisations and the people from different countries who have
tried to favor the issuance of travel documents
It is very surprising for some people to observe from their
own democratic county how the Indian government could deny travel documents to
a human rights defender who is meant to receive an award.
It is not surprising for us.
Even though India is being considered as the largest
democratic country, a secular, opened and plural society, this is only an
official picture.
In fact, this perception is being promoted by the Indian
government and by the Indian corporate media.
The other invisible side of India is that though
a formal democracy, one third of the country is reeling under armed conflict.
So, Is there any substantive democracy in India ?
In fact, the Picture of India is not as charming
as people could believe.
Part of India is reeling under home conflict
because of social injustice, economic depravation and other forms of inequity
and while 170 out of 600 districts are facing turmoil and turbulences, the only
answer of the government of India consisted in brutal military force.
In addition, there is growing militarisation
in India as the government believes that
those issues can be resolved by military means.
As a result, the Indian Government has gained the
capacity to destroy but at the same time, not the one to build anything better.
Take the case of Kashmir where I come from.
Since 1989, when the conflict started, the
government of India has responded brutally to the uprising in Kashmir, so as to
neutralize Kashmiris who were fighting for their political rights.
Thousands of non-combatant Kashmiris were killed
by the Indian army and beyond the act of physical occupation, it controls all
aspects of life.
70 000 or 80 000 thousands of people were killed,
almost 10 000 disappeared, and many people have to face daily harassment,
torture, forced labor and all kinds of humiliation taking place in Kashmir.
Under these circumstances, as a lawyer, as civil
society actors, what has been our answer ?
In order to restore justice, the only appropriate
answer for the civil society is to believe in Institutions which are capable of
opposing resistance.
Our effort consisted in helping the victims of
the conflict, in supporting people fighting for democracy, believing in the
Institutions which can protect the universally recognised rights of the people.
In that process, as a coalition, we are very
eager to achieve peace on one hand, and to organise alliances with other civil
society groups based in foreign democratic countries on the other.
As we have been successful, we received many
supports from Europe, from the IKV (Inter-Church Peace Council) a Dutch based
human rights organisation, Lawyers without Borders and also from other lawyers’
Institutes
They have really honored me, but not only me,
also the team which is facing very difficult circumstances.
As professionals, duty has not been to gain
personal success as we cannot remain the mute spectator of what is taking place
in Kashmir.
We have to put our personal success or failure
aside, we have to see all that we can bring to change the situation, support
the battle for the rights of the people, stop their suffering, their pain.
We met some limits, but we do know that we are
part of the problem and also of its solution.
We have to fight this battle against injustice,
together and with civil society groups.
In all globalisation, there is also a need to
globalise responsibility as injustice anywhere is threatening justice
everywhere.
For the future, we can build alliances, a
collective action against injustice in Kashmir and also against injustice in
any part of the world.
For my part, I am and we are very thankful today,
on behalf of these civil society organizations concerned with injustice
anywhere.
This award is not only a recognition to me as a
person but it also represent a sound
encouragement to the success, moral and confidence of the democratic
activists in Kashmir.
It does provide a useful answer to the government
of India.
In the end, I would like to quote Nicolai
Ostrovosky, : “Man’s dearest possession is his life. Life is given to every one but
once and he must live it so as to feel no regret for the wasted years, no shame
for a low and pity past, live so as to be able to say at his death that all his
life and strength he gave for the finest cause of the world – the liberation of
mankind”
Thank you Mister President.
(Traduction
française)
Monsieur
le Président, Mesdames, Messieurs,
Je suis profondément
honoré de recevoir le Prix International des Droits de l’Homme LUDOVIC TRARIEUX
pour cette année 2006.
Je
remercie aujourd’hui l’IDHAE du Barreau de BORDEAUX ainsi que les autres
Instituts qui me gratifient de ce prix.
Je salue
également le courage témoigné par les nominés dans leur pays respectif,
lesquels font preuve d’une véritable grâce sous l’oppression en oeuvrant pour
les droits de leur peuple.
En 1998,
je me trouvais dans la très belle ville de PARIS, et plus précisément au Palais
de Chaillot, afin d’assister au cinquantième anniversaire de la Déclaration des
Droits de l’Homme rédigée sous l’égide de l’Organisation des Nations Unies.
Et cette
année, j’aurais été ravi de vous rejoindre, de vous rencontrer et de participer
à la remise de ce Prix, mais je ne suis pas en mesure d’être présent.
Le
gouvernement indien a en effet refuser de me délivrer les documents nécessaires
à mon voyage et que j’avais sollicités depuis près de 20 mois.
Aucune raison
ne fût avancée, formelle ou informelle, et la campagne initiée dans différents
pays par diverses organisations auprès du gouvernement indien à cet effet est
demeurée infructueuse.
Je tiens
cependant à remercier l’ensemble de ces organisations pour leurs efforts.
Le
fait de refuser ces documents à un défenseur des Droits de l’Homme ayant reçu
ce prix pourrait vous apparaître surprenant de la part du gouvernement indien.
Pour
notre part, nous n’avons éprouvé aucune surprise.
L’Inde
constitue pourtant la plus grande des démocraties, un état vieux de plusieurs
siècles au caractère social, pluriel, une société ouverte.
Ceci
n’est pourtant que la version officielle dont la promotion est assurée par le
gouvernement indien, mais également par les médias.
Cependant,
il existe une véritable distance qui sépare l’Inde invisible de la véritable
démocratie formelle, une partie du pays étant étouffée par les conflits armés.
En ce
sens, la démocratie existe-t-elle en Inde ?
En
réalité, l’Inde ne revêt en rien l’image à laquelle les gens sont disposés à
croire.
Il
suffit à cet égard de prendre acte de ce que l’Inde souffre de ses conflits
domestiques et ce, en raison du règne de l’injustice et de la dépravation
économique.
Or, la
seule réponse utile apportée par le gouvernement indien consiste en une
solution qui se résume à la force militaire brutale.
Nous
sommes aujourd’hui la proie d’une militarisation croissante de l’Inde, le
gouvernement ayant la certitude que la réponse appropriée aux problèmes précités
consiste en l’utilisation de moyens purement militaires.
En ce
sens, 170 des 600 districts de l’Inde font quotidiennement face aux troubles et
à l’instabilité et ce, au détriment des différentes communautés privées dans
ces conditions de toute justice.
En
définitive, l’Etat Indien a simplement développé le pouvoir de détruire et ne
dispose d’aucun moyen constructif de nature à résoudre les problèmes du peuple.
Prenez
par exemple la région du Cachemire à laquelle j’appartiens.
Depuis l’année
1989, date à laquelle le conflit est né, la réponse du gouvernement afin de
neutraliser les combattants cachemiris s’étant dressés pour défendre leurs
droits politiques fût extrêmement brutale.
S’agissant
des populations civiles cachemiries, des milliers furent tués, l’ensemble de
notre réalité étant affecté par le traitement
militaire de la situation.
70.000 à
80.000 personnes furent tuées, 8 à 10.000 disparurent, le peuple est assujetti
au harcèlement quotidien, à la torture et au travail forcé, voilà ce qui s’est
passé au Cachemire.
Compte
tenu de ces circonstances, en qualité d’Avocat ou d’acteurs de la société
civile, quelle fût notre réponse ?
A notre
sens et afin de revendiquer les droits des peuples à la justice, la seule
réponse consiste en la croyance aux institutions susceptibles d’opposer une
véritable résistance.
En
l’espèce, nous nous sommes également efforcés de prendre en charge les
victimes, d’accompagner les personnes attachées à la démocratie ou ayant foi
dans les institutions qui protègent les droits universellement reconnus aux
peuples.
Dans
cette perspective, nous sommes déterminés à construire dans le cadre d’une
coalition d’une part la paix, mais également à favoriser des alliances entre
les différents acteurs de la société civile dans l’ensemble des démocraties.
Eu égard
à notre succès, nous avons bénéficié d’un grand support en Europe de la
part de diverses organisations, notamment de la part de l’IKV (Conseil pour la
Paix Inter Eglises), une organisation de défense de droits de l’homme basée en
Hollande, de la part d’Avocats Sans Frontières, mais également de la part
d’autres Instituts de Juristes.
C’est
ainsi un véritable honneur que me font ces organisations, mais cet honneur ne
m’incombe pas seulement et s’adresse également à ceux qui agissent dans des
circonstances particulièrement difficiles.
En tant
que professionnels, notre devoir ne procède pas du succès ou de l’échec
personnel.
Tout autant,
il ne nous est pas permis de demeurer dans l’observation silencieuse des
événements se déroulant au Cachemire.
Nous
devons ainsi perdre de vue ces succès ou ces échecs personnels et porter notre
attention sur ce que nous sommes en mesure de changer, dans le cadre du soutien
au combat pour les droits des peuples, afin d’assurer l’effectivité de ces
droits et de remédier aux souffrances des peuples.
Si nous
rencontrons des obstacles, nous savons également que nous sommes parties à ce
problème et à sa solution.
S’agissant
de ce combat contre l’injustice, il nous appartient en effet d’œuvrer avec
l’ensemble de la société civile.
Il
existe enfin en toute mondialisation la nécessité de mondialiser la
responsabilité.
Dans le
cadre d’un avenir commun, il nous appartient de former des alliances d’une part
contre l’injustice au Cachemire, mais également contre celle qui sévit dans
toutes les parties du monde.
Ainsi,
ce prix n’est pas une simple reconnaissance adressée à ma propre personne, mais
constitue un grand encouragement au succès, au moral, et à la confiance des
activistes démocratiques du Cachemire.
Tout
autant, il constitue un message adressé au gouvernement indien.
En
dernier lieu, je souhaiterais vous exposer une citation de Nicolaï OSTROVSKY :
« Le bien le plus cher d’un homme
c’est sa vie, cette vie donnée à chacun ne l’est qu’une fois et doit être vécue
détachée du regret des années perdues, sans honte d’un passé modeste afin de
pouvoir affirmer au jour de sa mort que l’ensemble de sa vie et de sa force fut
offerte à l’idéal ultime de ce monde, la libération de l’humanité.»
Merci
Monsieur le Président.