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INSTITUT DES DROITS DE L'HOMME DU BARREAU DE BORDEAUX |
INSTITUT DES DROITS DE L'HOMME DU BARREAU
DE BRUXELLES |
INSTITUT DES DROITS DE L'HOMME DU
BARREAU DE PARIS |
INSTITUT DES DROITS DE L'HOMME DES AVOCATS EUROPEENS |
UNIONE FORENSE PER LA TUTELA DEI DIRITTI DELL'UOMO |
Premio
Internacional de Derechos Humanos Ludovic Trarieux 2010
Internationalen Ludovic-Trarieux-Menschenrechtspreis 2010
Prêmio
Internacional de Direitos Humanos Ludovic Trarieux 2010
Premio Internazionale
per i Diritti Umani Ludovic Trarieux 2010
Ludovic Trarieux Internationale Mensenrechtenprijs 2010
“L’hommage des avocats à un avocat ”
“The award
given by lawyers to a lawyer”
“El homenaje de abogados a un abogado
”
“L'omaggio degli
avvocati ad un avvocato”
Karinna MOSKALENKO (RUSSIE) **
lauréate
du Prix International des droits de l'homme Ludovic-Trarieux 2010
Karinna MOSKALENKO, entourée de ( de g. à dr.) Michel DUFRANC, bâtonnier
de l'ordre des avocats du barreau de Bordeaux, qui est également maire de
Téléchargez gratuitement ici la Cérémonie de remise en pdf
Lire : le portrait de la lauréate 2010 dans Figaro Madame-French only (format pdf)
C’est exceptionnellement dans le cadre prestigieux du Château de
Montesquieu à
25 ans après Nelson Mandela emprisonné, en 1985, l’avocate russe
Karinna MOSKALENKO que le jury avait élue en juin 2010, dans la salle du
conseil de l’Ordre du Barreau de Bruxelles, recevait cette prestigieuse
distinction qui illustre la souffrance des avocats par le monde.
Cérémonie émouvante au cours de laquelle les représentants des Barreaux
européens se sont succédés pour rendre hommage à l’avocate qui n’avait pas
hésité, devant les brimades et avanies, ou des risques plus graves encore,
avait connu ses confrères qui hésitaient à défendre les droits de l’Homme à un
recours systématique à l’arme pacifique qu’est le droit européen et
international.
Les avocats défenseurs des Droits de l’Homme
des grands barreaux européens avaient répondu présents et Karinna MOSKALENKO a ainsi reçu successivement l’hommage notamment des
Barreaux grec, polonais, allemand, italien, belge, etc…
Le Bâtonnier de l’Ordre des avocats de
Bordeaux, Michel DUFRANC, qui est également maire de
8 octobre 2010 : Karinna Moskalenko dans la bibliothèque de Montesquieu au Chateau de La Brède après avoir reçu le Prix International des Droits de l'Homme Ludovic Trarieux 2010 "L'Hommage des avocats à un avocats".
Son remerciement a fait l’objet
d’une ovation debout par des nombreux avocats et personnalités présentes,
Karinna MOSKALENKO a dédié son prix à tous les avocats courageux du Centre de
Protection Internationale, qu'elle a créé en 1994 et qui se consacre notamment à la défense des
détenus dans les prisons russes et aux disparitions forcées en Tchétchénie.
Elle a déclaré que ceux qui voulaient faire disparaître les violations
des Droits de l’Homme en Russie étaient les vrais patriotes russes, et appelé à
une espérance nouvelle.
Karinna Akopovna Moskalenko, avocate au barreau de Moscou, membre du Groupe d’Helsinkide Moscou, a
créé en 1994 et dirige "le Centre de Protection Internationale"
(IPC), spécialiséedans la défense de détenus dans les prisons russes et des
disparitions forcées en Tchétchénie.
Avec le Centre de
Protection Internationale, Karinna Moskalenko se livre inlassablement à un
véritable travail pédagogique constituant un véritable collège d’enseignement
des droits de l’homme, afin d'aider les personnes à saisir les instances
internationales. Le CPÏ reçoit plus de 400 lettres par mois de prisonniers.
En sa qualité
d'avocat, Karinna Moskalenko n’a cessé de promouvoir la mise en œuvre des
moyens de protection juridictionnelle internationale pour remédier aux
situations de non-droit en Russie. Elle a été l'artisan de la première
condamnation de la Russie par la Cour européenne des Droits de l'Homme avec
l’affaire Kalachnikov contre Russie du 15 juin 2002, puis dans les affaires
Lantzov pour violation du droit à la vie et Grydin pour violation de la
présomption d'innocence, devant le
Comité des Droits de l'Homme de l'ONU.
Elle a été
l'avocate des victimes du terrorisme du
théâtre de la Doubrovka à Moscou en 2002, pendant la représentation de
Nord-Ost, de de Beslan en 2004 ainsi que
des victimes de la catastrophe de Tchernobyl, de la famille d'Anna
Politkovskaïa, journaliste russe assassinée en 2006, de l'ex-champion du monde
d'échecs et opposant russe Garry Kasparov, ou encore de Mikhaïl Khodorkovski,
fondateur de la compagnie pétrolière Ioukos.
Karinna Moskalenko
illustre les difficultés des avocats des droits de l'homme en Russie qui
essayent de travailler dans la légalité. Elle-même a plusieurs fois fait face à
des tentatives de radiation du barreau parce qu'elle s'efforce de défendre les
droits de l’Homme en Russie. En octobre 2005, elle a été menacée d’être privée
de sa licence d'avocat pour sa participation à la défense de Mikhaïl
Khodorkovski. Le 4 février 2007, elle a été arrêtée à l’aéroport de Moscou
alors qu’elle se rendait en Sibérie pour assister son client
Le 18 avril 2007, le Procureur général de la
Fédération de Russie avait initié une procédure afin de la priver de son statut
d’avocat pour cause de non respect de l’éthique professionnelle et
d’obstruction à l’enquête concernant l’affaire de Mikhaïl Khodorkovski. Le 22 juin 2007, le Conseil de
l'Ordre des Avocats de Moscou a rejeté la demande du Parquet général de
la Fédération de Russie de radiation du tableau des avocats de Karinna Moskalenko. Le
Président de l'Ordre des Avocats, Genry Reznik a affirmé que la décision du
Conseil était définitive et ne pouvait pas faire l'objet d'un appel.
Quand Karinna Moskalenko a revu la
journaliste d'opposition Zoïa Svetova pour une conférence de presse, à Paris,
celle-ci lui a lancé: «Tiens, t'es toujours en vie?». En octobre 2008 Karinna
Moskalenko et plusieurs autres membres de sa famille, y compris ses enfants,
ont commencé à éprouver des malaises : maux de tête incessants, vertiges,
nausées. L'époux de Karinna Moskalenko a alors inspecté leur véhicule et a
découvert, sous les sièges avant, une substance ressemblant à du mercure. La
famille Moskalenko a alors prévenu la police, qui a emporté les échantillons
pour analyse et ouvert une enquête.
Interrogée en mars 2010, sur la question de savoir si elle se sent en danger, Karinna Moskalenko a déclaré : « Après la mort d’Anna Politkovskaïa, je pensais que personne n’était en sécurité en Russie. Après celle de Litvenenko, je pensais que personne n’était en sécurité à Londres. Même la notoriété n’est plus une protection. Mais comme je l’ai dit à mon mari, je mène une activité professionnelle et je ne peux pas penser au danger. »
**Award not yet accepted.
According to the
regulations of the award, the Prize is regarded as definitively awarded only if
the member elected or a member of his family accepts it and comes to receive it
at the time of a ceremony from handing-over which is held this year in October.
Créé en 1984, le « Prix International des Droits de
l'Homme – Ludovic-Trarieux » est décerné à « un avocat sans distinction de
nationalité ou de barreau, qui aura illustré par son œuvre, son activité ou ses
souffrances, la défense du respect des droits de l'Homme, des droits de la
défense, la suprématie du droit, la lutte contre les racismes et l'intolérance
sous toutes leurs formes ».
Il est la plus ancienne et la plus prestigieuse
des récompenses réservées à un avocat puisque son origine remonte au message de
Ludovic Trarieux (1840-1904), fondateur, en 1898, au moment de l'Affaire
Dreyfus, de la « Ligue des Droits de l'Homme et du Citoyen » : « Ce n'était pas
seulement d'ailleurs la cause isolée d'un homme qui était à défendre, c'était,
derrière cette cause, le droit, la justice, l'humanité ».
Un an après sa création, le Premier Prix a été
attribué le 27 mars 1985 à Nelson Mandela alors emprisonné depuis 23 ans en
Afrique du Sud. Il a été remis officiellement à sa fille, le 27 avril 1985, en
présence de quarante bâtonniers venus d’Europe et d’Afrique. C’était alors le
premier prix qui lui était décerné en France et le premier dans le monde par
des confrères avocats. Cinq ans plus tard, le 11 février 1990, Nelson Mandela
était libéré. A partir de cette date, le prix a été de nouveau attribué.
Depuis 2003, le prix est devenu l’Hommage
désormais annuel des avocats à un avocat du monde. Il est décerné conjointement
par l’Institut des Droits de l’Homme du Barreau de Bordeaux, l’Institut de
Formation en Droits de l’Homme du Barreau de Paris, l’Institut des Droits de
l’Homme du Barreau de Bruxelles, l'Unione forense per la tutela dei diritti
dell'uomo (Rome) et l’Institut des Droits de l’Homme des Avocats Européens
(IDHAE)), dont sont membres de grands
barreaux européens investis dans les droits de l'homme au nombre desquels la
Rechtsanwaltskammer de Berlin, le barreau de Luxembourg ou le Conseil National
des barreaux de Pologne (Varsovie) et
l'Union Internationale des Avocats (UIA) Il est remis aux lauréats
alternativement dans une des villes où chacun des instituts exerce son
activité.
LAUREATS DEPUIS
1984
1985: Nelson MANDELA (Afrique du Sud)
1992: Augusto
ZÚÑIGA PAZ (Pérou) †
1994: Jadranka
CIGELJ (Bosnie-Herzégovine)
1996
Najib HOSNI (Tunisie) et Dalila MEZIANE (Algérie)
1998
: ZHOU Guoqiang (Chine)
2000 : Esber YAGMURDERELI (Turquie)
2002 : Mehrangiz KAR (Iran)
2003 :
Digna OCHOA et Bárbara ZAMORA (Mexique).
2004 :
Akhtam NAISSE (Syrie)
2005 :
Henri BURIN DES ROZIERS (Brésil)
2006:
Parvez IMROZ (Inde)
2007 : René GÓMEZ MANZANO (Cuba)
2008 : U AYE MYINT (Birmanie)
2009 : Beatrice MTETWA (Zimbabwe)