Ludovic Trarieux   Histoire du Prix   The Prize 2000   Le Prix 2002   Le prix 2003   Le Prix 2004   Le Prix 2005   Le Livre d'Or  

Le Prix Ludovic-Trarieux

 

 

Prix International des droits de l'homme Ludovic-Trarieux 2005

Ludovic-Trarieux International Human Rights Prize 2005

Premio Internacional de Derechos Humanos Ludovic Trarieux 2005

Internationalen Ludovic-Trarieux-Menschenrechtspreis 2005

Prêmio Internacional de Direitos Humanos Ludovic Trarieux 2005

Premio Internazionale per i Diritti Umani Ludovic Trarieux 2005

Ludovic Trarieux  Internationale Mensenrechtenprijs 2005

 

“L’hommage des avocats à un avocat ”

 

 

Henri Burin des Roziers

 

75 ans,

prêtre dominicain ,

avocat au Brésil depuis 1984 qui se consacre à la défense des « sans terre »

dans l'Etat du Para, comme avocat de la  Commission pastorale de la terre.

Lauréat du Xème Prix International des droits de l'homme Ludovic-Trarieux.

 

Comme j'ai été ému et touché ce matin quand on m'a apporté votre merveilleux et si amical message ! Quelle surprise! Je me souviens avec beaucoup d'émotion que ce prestigieux prix avait été décerné en 2003 à l'avocate mexicaine Digna Ochoa, à titre posthume, et à sa collègue Barbara Zamora; c'est d'ailleurs vous qui me l'aviez annoncé. Je connaissais et avait une très grande admiration pour Digna qui avait d'ailleurs été religieuse dominicaine et la remise de ce prix à elle m'avait beaucoup ému. Je considère que ce prix est un encouragement et un appui à tous mes collègues avocats de la Commission Pastorale de la Terre qui se dédient à cette grande cause du droit des petits paysans à la terre, dans cet immense Brésil, souvent beaucoup plus exposés que moi. Je vous prie de remercier chaleureusement tous les membres du jury que j'aurai l'honneur et la joie de rencontrer lors de la remise du prix

Henri Burin des Rosiers
25 mai 2005


 

Le Xème Prix International des droits de l'homme Ludovic-Trarieux, décerné par le Jury réuni à la Maison du Barreau à PARIS, le 23 mai 2005,  à l’occasion du vingtième anniversaire du Prix, a été attribué à Henri Burin des Rosiers, 75 ans, à la fois dominicain et avocat au Brésil depuis 1984 qui se consacre à la défense les « sans terre »  dans l'Etat du Para, comme avocat de la  Commission pastorale de la terre.

 

Depuis  1999, sa tête est mise à prix selon une liste publiée par le journal Estado de Sao Paulo, comme l’était celle de  la missionnaire américaine, Dorothy Stang, assassinée par des tueurs à gages le 12 février 2005. Depuis le 23 février 2005, Henri Burin des Roziers a été placé sous protection policière de cet Etat à la demande de l'Ordre des Avocats du Brésil.

 

Le Prix lui a été remis le 20 octobre 2005 à la Maison du Barreau à Paris.

 

 

 

Henri Burin des Rosiers, 75 ans, est à la fois dominicain et avocat. Diplômé de droit comparé à Cambridge et docteur en droit, à Paris. Il vit au Brésil, depuis 1977, aux confins de la forêt amazonienne, comme avocat de la Comissão Pastoral da Terra (CPT, Commission pastorale de la terre) du sud de l'état amazonien du Pará, une région connue pour être la plus violente du Brésil en matière de conflits agraires Avocat des « sans-terre », il est inscrit à l’Ordre des Avocats du Brésil depuis 1984 et se consacre à la défense des couches sociales les plus défavorisées. Engagé en faveur de la réforme agraire dans la région, il a également dénoncé la pratique du travail forcé (esclavage), la violence et l'arbitraire exercés par la police civile et s'est efforcé de lutter contre l'impunité dont bénéficient les autorités en soutenant les victimes lors de procès de responsables d'assassinats et autres attentats visant des leaders syndicaux et communautaires de la région.

 

En 1999, il a été placé, de même que la religieuse américaine, Dorothy Stang, sur une liste de personnes "promises à la mort" dans l'Etat amazonien du Para, établie par des "fazendeiros" (grands propriétaires terriens) et exploitants forestiers du Para

 

Par la suite, en juillet 2000, Henri Burin des Roziers a fait l'objet d'une vaste campagne de diffamation après avoir diffusé, dans le cadre de la CPT, un dossier sur les pratiques de tortures commises par la police civile dans le commissariat de police du Sud de l'Etat du Pará.

 

En mai 2003, grâce à la persévérance et à la ténacité d’Henri Burin des Roziers, après une enquête et une instruction judiciaire qui ont duré 18 ans et qui ont donné lieu à une condamnation par la Commission inter-américaine des droits de l’Homme (CIDH), le procès des commanditaires de l’assassinat en 1985 de Joao Canuto de Oliveira premier président du Syndicat des travailleurs ruraux de Rio Maria, dans l’État du Para, a pu avoir lieu. A l’unanimité, le 23 mai 2003, le jury populaire de Belèm, a condamné les deux commanditaires de l’assassinat à 19 ans et 10 mois de prison. Malgré l’importance de cette peine, le juge les a laissés en liberté dans l’attente de recours éventuels. Le tribunal de justice de l’Etat du Pará a confirmé les condamnations des fermiers commanditaires de l’assassinat.

 

À la suite de la condamnation,, les menaces se sont intensifiées contre Henri Burin des Rosiers. Le 12 février 2005, Sœur Dorothy Stang, 74 ans, qui elle aussi avait consacré sa vie a soutenir et défendre les « sans terre » dans l'Etat du Para a été assassinée par des tueurs à gages . En 2004, Dorothy Stang avait reçu le Prix des droits de l'homme « José Carlos Castro » de l'Ordre des Avocats du Brésil et avait reçu un hommage du Sénat.

 

Henri Burin des Rosiers est aujourd’hui présenté par l'ordre des avocats du Brésil comme la prochaine cible des pistoleiros (Libération - 4 mars 2005). Il apparaît comme l'homme dont la mort rapporterait le plus: 100.000 reais (30.000 euros), selon une liste publiée par le journal Estado de Sao Paulo. La tête de la missionnaire américaine, Dorothy Stang, avait été mise à prix à 75.000 reais (22.500 euros).Depuis le 23 février 2005, Henri Burin des Roziers a été placé sous protection policière de cet Etat à la demande de l'Ordre des Avocats du Brésil.