Ludovic Trarieux   Histoire du Prix   The Prize 2000   Le Prix 2002   Le prix 2003   Le Prix 2004   Le Prix 2005   Le Prix 2006   Le Livre d'Or  

Le Prix Ludovic-Trarieux

 

 

Prix International des droits de l'homme Ludovic-Trarieux 2006

Ludovic-Trarieux International Human Rights Prize 2006

Premio Internacional de Derechos Humanos Ludovic Trarieux 2006

Internationalen Ludovic-Trarieux-Menschenrechtspreis 2006

Prêmio Internacional de Direitos Humanos Ludovic Trarieux 2006

Premio Internazionale per i Diritti Umani Ludovic Trarieux 2006

Ludovic Trarieux  Internationale Mensenrechtenprijs 2006

 

“L’hommage des avocats à un avocat ”

 

 

 

nominated2006

Le Prix Ludovic-TrarieuxParvez IMROZ

Prix International des droits de l'homme Ludovic-Trarieux 2006

 


Le XIème Prix International des droits de l'homme Ludovic-Trarieux, décerné par le Jury réuni dans la Salle du Conseil de l’Ordre des Avocats du Palais de Justice de Bruxelles, le 2 juin 2006, a été attribué à l’avocat indien, Parvez Imroz, 55 ans, avocat à Srinagar (la capitale du Cachemire), fondateur et président de l’Association des parents de Disparus (APDP) Association of Parents of Disappeared Persons, organisation créée en 1994, qui recherche et rassemble les parents de « disparus » au Jammu-et-Cachemire.


Parvez Imroz est également le président de la Coalition de la Société Civile de l’Etat indien du Jammu-et-Cachemire (J&K Coalition of Civil Society (JKCCS) qui travaille à unir les efforts des organes de la société civile du Cachemire.


Le Jury du Prix 2006 était composé ainsi que suit : Bâtonnier Bertrand Favreau, Président, Bâtonnier John Bigwood (Bruxelles), Bâtonnier Henri Ader (Paris), Bâtonnier Manuel Ducasse (Bordeaux), President Mario Lana (Rome), President Lucy Winskell (Law Society of England and Wales - London), Präsident Bernd Haüsler (Rechtsanwaltskammer Berlin), Bâtonnier Robert De Baerdemaeker (Bruxelles), Bâtonnier Georges-Albert Dal (Bruxelles), Christophe. Pettiti IDHBP (Paris), Julia Bateman (Londres), Brigitte Azema Peyret, (Bordeaux), Hélêne Szuberla, (Bordeaux), Nicole Dehry, IDHBP (Paris), Isabelle Huet, IDHBP (Paris), Marie-France Guet, IDHBP (Paris), Reginald de Beco (Bruxelles), Raymond Blet, (Bordeaux), Philippe Froin, (Bordeaux), Frédéric Krenc(Bruxelles), Thierry Bontinck (Bruxelles


Le prix a été remis à Bordeaux, dans le grand amphithéâtre de l'Ecole Nationale de la Magistrature, le vendredi 13 octobre 2006, par M. Dean Spielmann, juge à la Cour Européenne des Droits de l'Homme de Strasbourg à la femme de Parvez Imroz venue spécialement du Cachemire pour accepter la récompense au nom de son mari empêché de sortir du territoire par les autorités indiennes (Photo Jean-René Tancrède- ADS). ((Cérémonie de Remise du Prix 2006.)


Biographie :



Parvez Imroz, avocat à Srinagar (la capitale du Cachemire), défend la cause des Droits de l’Homme depuis la fin des années 80. Diplômé en Sciences à Srinagar en 1972, il a ensuite a obtenu son degré LLB au Collège de droit de l’Université Musulmane Aligarh en 1975. Il est le fondateur et le président de la Coalition de la Société Civile de l’Etat indien du Jammu-et-Cachemire (J&K Coalition of Civil Society (JKCCS) qui travaille à unir les efforts des organes de la société civile du Cachemire. Cette action s’accomplit dans un contexte de lutte armée croissante, d’utilisation courante de la torture ainsi que tout moyen de harcèlement, d’impunité garantie par une législation spéciale et de protestations régulières à Srinagar et dans les autres zones urbaines.

 

Las d’enregistrer toutes sortes de plaintes, les enlèvements, les disparitions, les viols, les intimidations, les séjours arbitraires dans la prison centrale, il décide de créer, en 1994, l’Association des parents de "Disparus" (APDP Association of Parents of Disappeared Persons). Cette organisation recherche et rassemble les parents de « disparus », organise des conférences de presse, mène campagne pour que la vérité soit connue et que les responsables soient traduits en justice. C’est une des rares organisations apolitiques au Jammu-et-Cachemire. Elle travaille avec très peu de ressources et ne peut espérer obtenir aucune aide de l’étranger. En dénonçant publiquement les disparitions, les cent vingt-cinq membres envoient un message fort aux autres victimes et leurs familles mais courent d’énormes risques. Parvez Imroz estime à plusieurs milliers le nombre des disparus depuis 1989, notamment au cours de garde à vue.

 

Parvez Imroz a perdu, en sept ans, quatre confrères disparus aux mains des forces de la sécurité. Le 12 avril 1995, des inconnus supposés membres d’un groupe d’opposition armée tentent de l’abattre. Deux hommes munis d’armes automatiques lui ont fait signe de s’arrêter. Imroz a accéléré, et au moment où il les dépassait, il a été touché dans la partie supérieure gauche du dos. Il a perdu le contrôle de sa voiture et s’est arrêté devant une mosquée. Quelqu'un est sorti de la mosquée et conduisit Imroz à l'hôpital SMHS. Des fragments de balles d’AK-56 ont été retrouvés dans le haut du dos d’Imroz, et son poumon gauche a été touché. Six jours plus tard, Imroz a été transféré dans un hôpital à Delhi où il est resté quinze jours. Quand il revint à Srinagar, plusieurs militants du Hezb-ul Mujahedin s’excusèrent d’avoir tiré sur lui, assurant qu’il y avait eu erreur sur la personne.

 

Un an plus tard, le 8 mars 1996, alors qu’Imroz venait de prendre le thé avec un autre avocat près la Cour, grand spécialiste des droits humains, Jalil Andrabi, ce dernier et sa femme ont été arrêtées par une unité des 35 Rashtriya Rifles (35RR), une force paramilitaire Indienne. Le 27 mars 1996, la dépouille de Jalil Andrabi a été retrouvée dans les eaux du Jhelum

 

Le 18 juillet 2001, Parvez Imroz a réalisé son rêve : il a posé la première pierre d’un monument à la mémoire des victimes « disparues » du Cachemire. Mais dans la nuit qui a suivi, le futur monument a été rasé par la police indienne.

 

En 2002, Parvez Imroz persiste et crée la Public Human Rights Commission of Jammu and Kashmir (PCHR), qui documente les violations dans l’Etat.

 

Parvez Imroz a été reçu en avril 2002 par le Groupe des Nations Unies chargé des Disparitions Forcées et Involontaires. En avril 2003, les promesses du nouveau gouvernement de protéger les Droits de l’Homme et de poursuivre les personnes responsables d’exactions antérieures n’étant pas tenues, les membres de l’APDP ont mené une grève de la faim pour tenter de maintenir la pression.

 

Le 20 mars 2004, l’APDP a organisé une manifestation pacifique à Srinagar devant le bureau des Nations Unies dans le but de soumettre au Groupe d’observateurs militaires des Nations unies un mémorandum demandant au Groupe de travail des Nations unies sur les disparitions forcées ou involontaires de prendre en compte les cas de « disparition » dans cet État et de punir les responsables. Mais la police utilisera la force pour la disperser, tirant sur les femmes sans défense dans le cortège. Parvez Imroz a été blessé puis ensuite arrêté en même temps que 10 femmes de disparus. Ils ont été inculpés en application de l’article 323 du nouveau Code pénal pour rassemblement illégal et coups et blessures qu’ils auraient portés aux policiers. Ils ont été libérés sous caution après sept heures de garde à vue.

 

Plus récemment, le 30 avril, 2005, Parvez Imroz a révélé qu’il avait reçu des menaces de mort d'un homme non identifié qu’il a appelé un « tireur appointé par le gouvernement », lequel est venu chez lui dans le secteur de Kralpora et que l'armée Indienne et le gouvernement du Jammu-et-Cachemire conspiraient pour le faire tuer.

 

 

En savoir plus sur : Parvez IMROZ   

Haut de la page
Haut de la page

 

 

 

 

 

© www.ludovictrarieux.org

 

 

Envoyez nous un message :

idhbb@idhbb.org

 

Back to homepage